Le président sud-africain, Jacob Zuma, a jugé «inconcevable» que le Sahara occidental soit «toujours colonisé» par le Maroc, à l'issue de son entretien, vendredi à Pretoria, avec le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Brahim Ghali.
«C'est inconcevable que le Sahara occidental (...) soit toujours colonisé», a déclaré M. Zuma, après s'être entretenu avec le président Ghali, également secrétaire général du Front Polisario, qui a entamé vendredi une visite de travail en Afrique du Sud.
«Nous nous engageons à poursuivre le dialogue avec la population du Sahara occidental jusqu'à ce que vous obteniez de vivre libres sur votre territoire et que vous soyez capables de déterminer votre avenir», a-t-il ajouté, cité par la présidence sud-africaine.
Pour sa part, M. Ghali a souligné que «le peuple sahraoui se bat pour recouvrer la souveraineté totale de son Etat et de son territoire» avant d'ajouter : « on est malheureusement confronté à l'occupation militaire d'un pays voisin, le royaume du Maroc ».
Selon Pretoria, l'Afrique du Sud et le Sahara occidental «entretiennent des relations historiques étroites qui remontent aux années de lutte contre la colonisation et l'apartheid».
L'Afrique du Sud a décidé, en septembre 2004, de reconnaître la RASD «quand le Maroc a montré clairement son refus d'organiser un référendum d'autodétermination au Sahara occidental en violation de la résolution 1495 du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée en 2003», avait rappelé jeudi le ministère sud-africain des Affaires étrangères dans un communiqué cité par l'APS.
Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non-autonomes, donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc.
Plusieurs rounds de négociations entre les parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, ont été organisés sous l'égide de l'ONU. Ils buttent sur la position de blocage de la partie marocaine, soutenue par la France, relative à l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui.