La décision d’augmenter le salaire minimum dans la fonction publique à 3.000 dirhams (environ 267 euros) et de relever de 10 % en deux tranches le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), prise de manière unilatérale, mercredi soir, par le gouvernement à la veille de la célébration de la fête du travail (1er mai), n’a pas donné satisfaction aux syndicats et au patronat marocains.
Les trois principales centrales syndicales, l'Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT), ont indiqué dans un communiqué commun que cette décision ne satisfaisait pas "les attentes minimales de la classe ouvrière et des salariés en général".
Tout en déplorant le fait que ces propositions aient "manqué de vision claire" dans le traitement du dossier revendicatif, les syndicats ont rappelé qu'ils aspiraient à ce que "les réunions avec l'exécutif et le patronat aboutissent à un accord tripartite".
Selon eux, la reprise de la négociation collective doit englober notamment l'amélioration des revenus, l'augmentation des pensions, l'adoption de l'échelle mobile des salaires, la généralisation de la protection sociale, l'amélioration des relations professionnelles et le règlement des litiges sociaux et le respect des libertés syndicales.
De son coté, la Confédération générale des entreprises au Maroc (CGEM) a exprimé "ses regrets et sa vive inquiétude quant à cette hausse du coût du travail" qui s'inscrit "en décalage total avec l'objectif de la nouvelle stratégie de relance industrielle 2014-2020 mise en place par le gouvernement, il y a quelques semaines, et visant à créer 500.000 nouveaux emplois en 7 ans".
La Confédération du patronat a estimé dans un communiqué qu'"une telle hausse, appliquée sans contreparties, viendra éroder davantage la compétitivité de l'industrie marocaine et ne manquera pas d'avoir un impact sur l'emploi industriel, tout en induisant le risque de voir des entreprises basculer dans l'informel ".
Par ailleurs, le patronat a regretté le fait que cette hausse du SMIG ne soit pas accompagnée de l'instauration de mesures qui ont été proposées au gouvernement et qui permettraient à l'entreprise de diminuer ses charges.
Mercredi soir, le ministre marocain de l'emploi et des Affaires sociales a annoncé que le salaire minimum dans la fonction publique sera porté à 3.000 DH nets d'impôt à partir du 1er juillet 2014, ajoutant que le SMIG dans les secteurs de l'agriculture, de l'industrie, du commerce et des services, sera augmenté de 10 % qui sera réalisée en deux tranches: Une première tranche de 5 % qui prendra effet à partir du 1er juillet 2014, alors que la deuxième tranche à compter du 1er juillet 2015, a-t-il précisé.