Les partis politiques ont accueilli favorablement l'annonce faite par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, mercredi en Conseil des ministres, portant entame des concertations avec les différentes formations politiques, personnalités nationales et associations sur la prochaine révision constitutionnelle.
Le chargé de la Communication au parti du Front de libération nationale (FLN), Said Bouhadja a indiqué que ces concertations s'inscrivaient dans le cadre du "processus de mise en oeuvre des promesses faites par le président Bouteflika dans son programme électoral, plébiscité à la majorité par le peuple le 17 avril dernier".
Contacté par l'APS, M. Bouhadja a précisé qu'"un amendement consensuel de la Constitution tel que voulu par le président Bouteflika, est désormais une priorité afin de s'adapter aux développements survenus sur la scène internationale, consacrer la pratique démocratique et instaurer l'Etat de droit qui garantit la protection des droits individuels et collectifs de tous les citoyens".
Le responsable s'est dit satisfait du fait d'avoir confié cette mission au ministre d'Etat, Directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, estimant que ce dernier "jouit d'une expérience politique avérée qui lui permet de présider ce dialogue consensuel et sortir avec des propositions constructives".
"Partant de ce principe, l'opposition est appelée, a ajouté le responsable, à répondre positivement à la volonté du peuple qui a choisi le programme du président Bouteflika", car la prochaine étape exige, a-t-il dit, "la contribution de tous à l'édification de l'Etat de droit".
S'agissant des propositions que le parti du FLN compte formuler lors du prochain round de consultations, M. Bouhadja a souligné l'impératif de "mettre en avant la dimension amazighe de notre identité nationale et consolider l'unité du peuple algérien et sa cohésion sociale afin de faire front uni contre les partisans de la discorde".
La porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), Nouara Saadia Djaafar a, de son côté, réitéré la position de son parti à ce sujet soulignant que l'amendement de la Constitution "se veut un couronnement des réformes engagées par le président de la République".
Les partis politiques, les acteurs de la société civile et les personnalités nationales sont appelés à apporter leur contribution pour "dégager le consensus politique escompté que souhaite atteindre le président de la République", a-t-elle estimé.
Permettre aux partis politiques de prendre connaissance des propositions de la commission chargée de l'élaboration de la Constitution "dénote le souci du président de la République d'associer la classe politique à cette démarche en vue de consolider la démocratie participative et parvenir à une Constitution qui garantisse notamment la consolidation du rôle de l'opposition et consacre le principe de séparation des pouvoirs".
Mme Saadia Djaafar a, dans ce contexte, mis en exergue l'importance de cet amendement en adaptant la Constitution du pays aux évolutions en cours au sein de la société algérienne rappelant les propositions déjà présentées par le RND et celles qu'il devra soumettre à nouveau une fois qu'il aura pris note du document de la commission chargée de l'amendement de la Constitution.
Pour sa part, le président du Mouvement de la Société pour la paix (MSP), Abderrezak Mokri, a réitéré les revendications de son parti concernant le projet du prochain amendement de la Constitution dont "l'instauration d'un régime parlementaire, la consolidation de l'indépendance de la justice et du magistrat, la consolidation des mécanismes de lutte contre la corruption et le soutien de la liberté d'expression et d'information".
Il a rappelé que "ces propositions avaient été soulevées par le MSP à l'instance des consultations politiques" présidée en 2011 par M. Abdelkader Bensalah.
Pour le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaid, "la prochaine Constitution doit être celle de tous les Algériens pour consacrer la notion du consensus", ajoutant que son parti avait plusieurs propositions à faire sur la prochaine révision de la Constitution.
Il a, dans ce sens, cité "le régime semi-présidentiel, la limitation des mandats présidentiels à deux mandats et le renforcement des prérogatives du parlement", outre "le soutien à l'indépendance de la justice", qui "constitue, a-t-il dit, l'épine dorsale des régimes politiques démocratiques".
Parmi les propositions du Front El Moustakbal relatives au projet de révision de la prochaine constitution, M. Belaïd a cité "l'installation d'une commission nationale indépendante qui se substituera à l'administration dans l'organisation des élections", proposant que "les membres de cette commission soient désignés par voie électorale".
Le bureau national du Front El Moustakbal "finalisera samedi toutes les propositions qu'il compte présenter", sur la révision constitutionnelle qui sera prochainement opérée par le président Bouteflika, a conclu M. Belaïd.
"La prochaine constitution doit refléter la vision du peuple vis-à-vis de toutes les questions, ce dernier étant souverain", a souligné pour sa part le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati.
Pour cette révision, le FNA propose "un régime parlementaire, la promotion de l'identité amazighe de l'Algérie, et ce à travers la création d'une Académie supérieure de la langue amazighe qui veillera à l'unification des dialectes amazighs des différentes régions du pays", a-t-il estimé.
Parmi les autres propositions de sa formation, M. Touati a cité "la révision du rôle du Conseil de la nation, la promotion du libre accès à l'information à la faveur de l'ouverture des sources d'information à tous les médias, en application des principes qui consacrent le droit du citoyen à l'information", a-t-il précisé.