Une conférence de donateurs s'est ouverte mardi à Oslo, en Norvège, afin de mobiliser un milliard de dollars, nécessaire pour éviter une famine menaçant des millions de personnes au Soudan du Sud ravagé par la guerre.
"Des signes de crise alimentaire majeure sont déjà là", a prévenu la responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos. "Les stocks de nourriture sont déjà épuisés dans les zones isolées par le conflit et les prix (des aliments) se sont envolés".
Selon les Nations unies, 4 millions de personnes, soit un tiers de la population, sont menacées par la faim dans le jeune Etat africain, théâtre de combats entre gouvernement et rebelles depuis le 15 décembre.
Les besoins d'aide humanitaire pour le Soudan du Sud sont estimés à 1,8 milliard de dollars pour l'année en cours. Avant la conférence d'Oslo, seuls 536 millions de dollars avaient été réunis, soit un trou de 1,26 milliard.
Mardi, les Etats-Unis ont promis 291 millions de dollars, la Grande-Bretagne 100 millions et l'Union européenne 55 millions d'euros. La Norvège, pays hôte, s'est aussi engagée à verser 63 millions de dollars et la Suède 33 millions.
La situation est d'autant plus délicate que la saison des pluies rend impraticables les rares routes du pays, voire certaines pistes d'atterrissage, compliquant et renchérissant l'acheminement de l'aide dans de vastes régions.
Indépendant depuis 2011 après une guerre longue et meurtrière entre Khartoum et la rébellion SPLM désormais au pouvoir à Juba, le Soudan du Sud a replongé dans un nouveau conflit, né de la rivalité politique entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président, Riek Machar, limogé en juillet 2013.