De retour de Ghardaïa qu’il a visitée ce samedi, le premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé que la situation dans cette wilaya « est en nette amélioration », précisant que le gouvernement règlera « définitivement le problème par la voie du dialogue et de la concertation (…) en application des instructions du président de la République ».
« J'ai rencontré aujourd'hui des habitants de Ghardaïa et procédé à une évaluation de la situation prévalant dans cette région, j'ai constaté effectivement, une nette amélioration », a indiqué Sellal dans une déclaration à la presse.
« La situation dans cette wilaya s'est réellement améliorée. Cependant, il est nécessaire de poursuivre les efforts. Voila pourquoi, j'ai appelé les habitants de cette ville ancestrale à davantage de discipline et au resserrement des rangs », a-t-il dit, car « il est temps de s'écarter des chemins menant à la discorde ».
Après avoir salué « la compréhension » dont fait part les habitants de Ghardaïa et « toutes les parties » à l'égard de la gravité de la situation, Abdelmalek Sellal a rappelé que sa visite à Ghardaïa intervenait en application des promesses faites par le président de la République lors de sa campagne électorale pour l'élection présidentielle du 17 avril et annoncé qu'une série de mesures ont été prises pour le règlement du problème de Ghardaia.
« J'ai insisté pour que la loi soit scrupuleusement appliquée contre quiconque s'avise d'attenter à l'ordre public », a-t-il dit assurant que « la justice jouera son rôle et que les services de sécurité accompliront leur mission car il faut préserver la sécurité et la stabilité ».
« Toutes les mesures nécessaires ont été prises durant cette visite pour un retour à la normale à Ghardaïa », a-t-il ajouté.
« La wilaya de Ghardaïa bénéficie d'un programme ambitieux avec d'importants projets socioéconomiques et il est temps de rétablir l'ordre des choses dans la région », a-t-il poursuivi.
Le Premier ministre a présidé, ce samedi matin, une réunion avec les notables, élus et représentants de la société civile de Ghardaïa en présence du ministre d'Etat ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaiz, ainsi que le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Tayeb Louh et le commandant de la 4ème région militaire, le général major Chérif Abderrezak.
Mohamed Aissa : le différend de Ghardaïa n'est ni religieux, ni confessionnel
Par ailleurs, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa, a affirmé hier, vendredi, à Alger que le différend qui a dernièrement éclaté à Ghardaïa n'est ni « religieux, ni confessionnel », appelant tous les secteurs à redoubler d'efforts pour diffuser la prise de conscience parmi les citoyens de la région.
Dans un entretien à l'APS, Mohamed Aissa a imputé le différend entre Ibadites et Malékites dans la région de Ghardaïa à des « parties étrangères qui tentent d'attiser la situation en utilisant la religion et la spécificité confessionnelle de la population, alors que le différend, en soi, est chose normale et peut survenir même entre partisans d'équipes sportives dans n'importe quelle autre ville ».
Il a qualifié de « dangereuse » l'ingérence de parties étrangères, estimant qu'elles tentent de faire croire que « nos frères Ibadites sont des khawaredj et de donner plus d'importance aux Malékites considérés comme un prolongement des ancêtres et qui défendent la sunna du prophète Mohamed (QSSSL).
Il a précisé d'autre part que cette vision confessionnelle « confuse » tendait à faire la différence entre Ibadites et Malékites, qui se sont mélangés tout comme les Amazighs et les Arabes.
« L'exploitation du différend et les tentatives de propagation de stupéfiants et d'armes blanches sont encore plus dangereuses », a-t-il mis en garde, avant de souligner que le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs « ne ménagera aucun effort pour résoudre ce différend et éviter qu'il prenne un caractère confessionnel ».
A cette occasion, le ministre a appelé les autres secteurs à assumer leur rôle, notamment celui de l'information qui « ne doit pas amplifier la situation », exhortant également les acteurs de la société civile à jouer leur rôle en matière de sensibilisation pour éviter une fitna et non pas attendre et venir, par la suite, pour l'exploiter à des fins inavouées ».
L'Etat « a assumé son rôle pour tenter de colmater la brèche », a-t-il déclaré faisant remarquer que le mois de ramadhan sera une occasion pour tenter de rapprocher les enfants de la région ».