
Le président de l'Assemblée constituante Tunisienne, Mustapha Ben Jaafar, a mis en garde, aujourd’hui, contre la désaffection des Tunisiens envers la politique et le risque d'abstention aux prochaines élections générales, prévues pour la fin de l'année.
« Le grand danger qui menace les prochaines élections, c'est l'abstention », a-t-il averti lors d'une rencontre avec la presse organisée à Paris.
Plus de trois ans après la révolution de janvier 2011 qui a entraîné la chute de Zine el Abidine Ben Ali, l'instance chargée d'organiser les élections en Tunisie a proposé, en début de semaine, la tenue de législatives en octobre et de la présidentielle en novembre et décembre.
« S'il y a une crainte, c'est celle de la désaffection pour le politique. Elle est compréhensible, car beaucoup de Tunisiens, surtout les jeunes, ont pensé à tort qu'avec le départ de Ben Ali, tout allait être résolu, notamment en matière de chômage et de précarité », a expliqué M. Ben Jaafar.
Pour lui, cette désaffection a été entretenue par « les chamailleries et les combats de coqs, qui n'ont pas toujours donné la meilleure image de la classe politique ».
M. Ben Jaafar, qui n'exclut pas de se présenter à l'élection présidentielle a considéré que son parti devrait axer sa campagne sur le modèle de développement souhaité pour la Tunisie.
« Il faut s'attaquer maintenant aux réformes structurelles, la santé, l'éducation, les infrastructures », a-t-il dit, alors que la Tunisie peine toujours à se relever du choc économique post-révolution.