Dans le cadre des consultations autour du projet de révision de la Constitution, Ahmed Ouyahia chargé de mener de recueillir les propositions des personnalités nationales, politiques, experts, universitaires et représentants de la société civile, a reçu mardi une délégation de l’UNFA et deux universitaires en l’occurrence MM Lamine Cheriet de l’Université de Constantine et Chaouche Yelles de l’université d’Oran.
La création d’un conseil national des droits de l’homme a été proposée, mardi à Alger, par l’Union nationale des femmes algériennes (UNFA), dans le cadre des consultations sur le projet de révision de la Constitution.
Les propositions de l’UNFA ont porté, également, sur la nécessité de création d’une académie des compétences nationales, a indiqué la secrétaire générale de cette organisation, Mme Nouria Hafsi, à l’issue de sa rencontre avec le ministre d’Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, qui mène les consultations.
L’égalité des chances dans l’accès aux postes de responsabilité, la constitutionnalisation du Conseil national économique et social (CNES) et les organisations de masse, ainsi que la consécration de la citoyenneté ont été également soulignées lors de cette rencontre, a précisé la secrétaire générale de l’UNFA.
Elle a appelé, en outre, à ce que la réconciliation nationale serve de "référence" pour tous les Algériens et de "plate-forme" dans la concrétisation des réformes initiées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Le Dr Cheriet plaide pour un pouvoir bicéphale
De son côté, le Dr Lamine Cheriet, de l’Université des sciences islamiques de Constantine, s’est prononcé, mardi à Alger, en faveur d’un pouvoir exécutif bicéphale, dans le cadre des consultations sur la révision de la Constitution.
A l’issue de sa rencontre avec le ministre d’Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, M. Cheriet a jugé "nécessaire" un retour au "pouvoir exécutif bicéphale".
Il a expliqué que ses propositions ont porté également sur les questions liées aux amendements relatifs au Conseil de la nation, les trois pouvoirs (judiciaire, législatif, exécutif) et le contrôle du Parlement.
Un réaménagement des institutions politiques est nécessaire
Un réaménagement des institutions politiques est nécessaire, a estimé Dr Chaouche Yelles, professeur de Droit à l’université d’Oran, lors de sa rencontre avec le ministre d’Etat.
A l’issue de sa rencontre avec M. Ouyahia, qui mène ces consultations, M. Yelles a précisé que plusieurs points avaient été abordés, dont la nécessité d’un "réaménagement des institutions politiques et les rapports entre le président de la République et le Premier ministre ou le chef du gouvernement".
Il s’agit, selon lui, d’assurer un équilibre entre les institutions de l’Etat, en procédant également à un réaménagement des compétences.
M. Yelles a plaidé à ce que le président de la République "soit un arbitre et non quelqu’un qui s’implique dans le quotidien", tout en conservant, a-t-il précisé, le statut d’"arbitre, de garant des droits et des institutions, et les attributions relatives à la défense nationale et à la politique étrangère".
"Le chef du gouvernement aura, quant à lui, la mission d’appliquer le programme sous le contrôle du président de la République et du Parlement", a-t-il poursuivi.
M. Yelles a proposé, par ailleurs, d’"élargir" la saisine du Conseil constitutionnel au Conseil d’Etat et à la Cour suprême et de "réduire" le domaine de sa compétence, exprimant l'espoir que le Conseil constitutionnel soit transformé en Cour constitutionnelle.
"Le Conseil, a-t-il expliqué, ne doit plus examiner le contrôle de constitutionnalité à posteriori mais uniquement à priori".