Après plusieurs reports, les députés Irakiens ont finalement élu, hier, le chef du Parlement, ouvrant, ainsi, la voie à la formation d'un nouveau gouvernement, une étape cruciale pour tenter de contrer l'offensive islamiste menaçant le pays de partition.
Après plusieurs reports dus à de profondes divisions politiques, les députés ont élu par 194 voix sur les 293, Salim Al-Joubouri président du Parlement, un poste traditionnellement occupé par un Sunnite, alors que ceux du président de la République et du Premier ministre sont réservés respectivement à un Kurde et à un Chiite.
Le 1er juillet, la première séance du Parlement, issu des élections du 30 avril, s'était conclue dans le désordre le plus total, des députés s'invectivant ou quittant la salle. Deux autres réunions avaient, par la suite, été reportées, faute d'accord.
Le nouveau gouvernement aura la lourde tâche de sortir le pays de sa plus grave crise créée par l’offensive de grande envergure lancée, le 9 juin, par les insurgés de l'Etat islamique (EI), appuyés par des tribus Sunnites hostiles au pouvoir, qui a conquis de larges pans du territoire irakien dans le nord, l'est et l'ouest.
Les députés doivent désormais élire le président de la République, à qui il reviendra de désigner un Premier ministre, choisi au sein du bloc du chef du gouvernement sortant Nouri Al-Maliki, arrivé en tête des élections.
Mais celui-ci, au pouvoir depuis huit ans et critiqué de toutes parts pour son autoritarisme et sa marginalisation de la minorité Sunnite, a déjà prévenu qu'il n'entendait pas céder la place. De plus, aucune figure à même de rassembler davantage n'a émergé pour le moment.
M. Joubouri a déclaré que les candidats pour le poste de président de la République avaient trois jours, à partir de mercredi, pour se déclarer et annoncé, pour le 23 juillet, la prochaine session du Parlement.