L'armée de l'air israélienne a frappé plusieurs cibles à Ghaza vendredi tuant un enfant palestinien et blessant plusieurs personnes après l'expiration du cesse-le-feu de 72 heures qui n'a pas été prolongé en raison de l'échec des pourparlers au Caire.
Une demi-heure seulement après l'expiration à 5H00 GMT, du cessez-le-feu, à Beit Hanoun par exemple, "des colonnes de Gazaouis en voitures, en charrettes ou à pied, les bras encombrés de sacs de nourriture ou de linge, reprenaient le chemin des refuges par peur des frappes", selon un correspondant de l'AFP.
"Bien sûr que nous avons tous peur", disait Abdullah Abdullah, dans une école d'Al-Tuffah, près de la ville de Ghaza, où des centaines de Gazaouis ont trouvé refuge.
Ces craintes se sont confirmées vendredi avec la mort d'un enfant de dix ans tué par un raid aérien israélien qui a aussi fait six blessés dans ou près d'une mosquée dans le nord de la ville de Ghaza, ont indiqué les services d'urgence palestiniens.
En outre, les rassemblements de plus de 500 civils dans les villes à moins de 40 kilomètres de la bande de Ghaza sont à nouveau interdits, les activités sont interdites dans les jardins d'enfants dépourvus d'abris contre les bombes, selon la même source.
L'armée israélienne, retirée du territoire mardi à l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, a fait savoir que ses opérations se limitaient pour l'instant à des frappes.
Pourparlers dans l'impasse
Au cours de la trêve, les représentants israéliens et palestiniens ont entamé une négociation pour un accord de cessez-le-feu permanent sous l'égide de médiateurs égyptiens. Toutefois, les pourparlers semblaient être dans l'impasse lorsque les combats ont repris vendredi matin.
Des sources égyptiennes ont indiqué au journal israélien "Ha'aretz" que des divergences importantes existaient entre les positions israéliennes et palestiniennes. Le Hamas demande de mettre un terme au blocus israélien, de construire un port et un aéroport dans la bande de Ghaza et de libérer 56 membres du Hamas d'El Khalil arrêtés par l'armée israélienne lors d’une incursion en Cisjordanie en juin après la disparition de trois adolescents israéliens près d'El Khalil.
Israël s'est dit disposé à laisser l'Autorité palestinienne ou d'autres acteurs internationaux surveiller les entrées dans la bande de Gaza et à alléger le blocus, mais rejette les revendications du Hamas concernant la construction d'un port et d'un aéroport et insiste pour que le Hamas soit désarmé et que la bande de Gaza soit démilitarisée, une demande que le Hamas rejette.
Le Hamas et le Jihad Islamique avaient annoncé au Caire qu'ils ne prolongeraient pas la trêve. "Nous refusons de prolonger le cessez-le-feu, c'est une décision finale, Israël n'a rien proposé", avait déclaré à l'AFP un membre du Hamas au sein de la délégation de négociateurs palestiniens.
En premier lieu, Israël n'a pas accepté de lever le blocus qu'il impose depuis 2006 au territoire et qui asphyxie son économie, avait-il expliqué.
La levée de ce blocus, enjeu essentiel des discussions, est une exigence primordiale des Palestiniens.
Selon un responsable palestinien, le Hamas et le Jihad islamique avaient accepté de prolonger le cessez-le-feu jusqu'à ce que les termes d'un projet d'accord sur le blocus avaient été changés.
Les factions palestiniennes insistent sur leurs conditions pour un prolongement de la trêve
Les différentes factions palestiniennes ne veulent pas d'un prolongement de la trêve avec Israël, arrivée à échéance vendredi à 5H00 GMT, sans l'acceptation de leurs conditions, a annoncé un porte-parole du Hamas à Ghaza.
Après trois jours de cessez-le-feu, les mouvements palestiniens refusent de prolonger la trêve, arrivée à échéance vendredi à 5H00 GMT, mais les négociations se poursuivent", a affirmé Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas.
Ce refus s'explique par le fait qu'Israël n'ait pas donné son accord de principe à plusieurs exigences exprimées par la partie Palestinienne, notamment, une levée du blocus auquel est soumise la bande de Ghaza, la libération d'un certain nombre de prisonniers et l'ouverture d'un port, a-t-il ajouté.
Palestiniens et Israéliens avaient entamé, au Caire, des discussions indirectes, sous la médiation de l'Egypte et les bons offices de Washington et de l'ONU, en vue de parvenir à un accord sur le prolongement de la trêve de trois jours, décrétée après l'agression militaire israélienne contre Ghaza, qui a fait, en près d'un mois, plus de 1.800 martyrs, en majorité des femmes et enfants.