La Suède va reconnaître l'État de Palestine, a annoncé, vendredi dernier, son Premier ministre, Stefan Löfven. « Une solution à deux États suppose une reconnaissance mutuelle et la volonté d'une coexistence pacifique. C'est pourquoi la Suède va reconnaître l'État de Palestine », a déclaré M. Löfven dans un discours de politique générale.
« Cela doit se faire dans le respect des exigences légitimes, à la fois des Palestiniens et des Israéliens, quant à leur autodétermination et leur sécurité », a-t-il ajouté.
Saluée par les autorités palestiniennes, la décision de la Suède a suscité la réticence des Etats-Unis, l’allié inconditionnel d’Israël qui l’a jugée « prématurée ».
Réponse de Stockholm pour Washington par la voix de la nouvelle ministre des AE : « les Etats unis ne dictent pas la politique de la Suède ».
La reconnaissance de l'État Palestinien et le « soutien actif au travail de réconciliation » sont cités dans le programme du gouvernement du parti Social démocrate de M. Stefan Löfven, qui souhaite que « les crimes de guerre d'Israël » soient examinés et « l'occupation de Gaza levée ».
À la radio publique SR, la nouvelle chef de la diplomatie, Margot Wallström, a souligné que la Suède était « en bonne compagnie puisque 130 pays dans le monde l'ont déjà fait (...) Nous pensons aussi que c'est un signal important pour pouvoir parvenir à un solution à deux États », a-t-elle ajouté.
Selon un décompte réalisé par l’agence AFP, au moins 112 pays ont reconnu, à ce jour, l'État de Palestine.
D'après l'Autorité palestinienne, ils seraient 134, dont sept membres de l'Union Européenne : la République Tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, Malte et Chypre.
Le nouveau gouvernement suédois formé, vendredi, et alliant sociaux-démocrates et Verts, est plus favorable à la cause palestinienne que ne l’était le précédent, qui suivait la ligne des grands pays d'Europe de l'Ouest sur la question.
Cette position n’est pas née du néant, elle remonte à l’ancêtre de l’ONU, la Société des Nations. Bassam Tahane, politologue syrien explique qu’à cette époque, un comte suédois, Folke Bernadotte, avait été chargé par cette dernière de se rendre se place et rédigé un rapport objectif de situation sur le conflit palestino-israélien. Le comte l’aurait payé de sa vie et ses rapports disparus. C’est ce qu’explique Bassam Tahane, politologue syrien, au micro de Amel Labassi pour la Radio Chaine 3.