La campagne électorale pour la présidentielle en Tunisie, a démarré samedi et se poursuivra jusqu'au 21 du mois courant, une semaine après les élections législatives.
Vingt-sept candidats sont en lice pour le scrutin du 23 novembre. Parmi les principaux candidats figurent le président sortant Moncef Marzouki (président d'honneur du Congrès pour la République), Mustapha Ben Jaâfar (président du parti Takattoul), Béji Caïd Essebssi (président de Nidaa Tounès).
Un deuxième tour aura lieu fin décembre si aucun des candidats ne remporte la majorité absolue des suffrages au premier tour.
Le futur chef de l'Etat ne disposera, selon la Constitution adoptée en janvier, que de pouvoirs restreints, l'essentiel de l'exécutif relevant du Premier ministre issu de la majorité parlementaire.
Après sa victoire aux législatives, Béji Caïd Essebsi cherche la confirmation
Béji Caïd Essebsi, 87 ans, le président du parti Nidaa Tounès qui a remporté les législatives de dimanche dernier, avec 85 des 217 sièges de l'Assemblée des représentants du peuple, part favori pour cette élection.
"Si j'ai présenté ma candidature c'est parce que je pense qu'elle était utile (...) pour le pays parce que je suis porteur d'un projet qui est de ramener la Tunisie à un Etat du 21e siècle", a déclaré samedi M. Essebsi.
Mais il reconnaît qu'il devra batailler pour former sa majorité après la présidentielle du 23 novembre.
Les électeurs "nous ont donné la primauté mais ils ne nous ont pas donné une majorité absolue, ils ont réélu les gens d'Ennahda dans une proportion importante", a déclaré M Essebsi au premier jour de sa campagne électorale.
"La leçon c'est ça : nous voudrions que la Tunisie soit gouvernée d'une façon où toutes les composantes de cette société, qu'elles soient politiques ou sociales, se trouvent impliquées dans le processus. Mais évidemment ça c'est un peu difficile à réaliser en pratique et nous allons donc nous y atteler", a-t-il dit.
Quant à son rival, le parti d'Ennahda, qui est la deuxième force politique tunisienne après avoir remporté 69 sièges, n'a pas présenté de candidat. Le parti n'a pas annoncé dans l'immédiat soutenir l'un ou l'autre des concurrents.
Le mouvement reste "ouvert à toutes les options", a déclaré à la radio privée Mosaïque FM l'un de ses hauts responsables, Abdelhamid Jelassi.
"Nous cherchons toujours le candidat qui va réaliser les objectifs de la révolution", a-t-il ajouté, précisant que le Conseil de la Choura, l'autorité suprême du mouvement, allait se réunir "dimanche et lundi" pour discuter du sujet.
L'enjeu de ces élections est de doter la Tunisie d'institutions pérennes, près de quatre ans après la révolution, alors que des pays qui ont connu le dit "Printemps arabe" ont basculé dans la violence et le blocage politique.