L'opposition et la société civile du Burkina Faso ont appelé la population à participer à une démonstration de force, aujourd’hui, pour contester le nouvel homme fort de la transition, le lieutenant-colonel Isaac Zida, adoubé par l'armée.
Vingt-quatre heures après la chute et la fuite du président Blaise Compaoré, chassé par la rue après 27 ans de pouvoir absolu, les hauts gradés de l'armée ont désigné samedi « à l'unanimité », le lieutenant-colonel Zida, 49 ans, numéro deux de la garde présidentielle, comme chef du régime de transition.
Se voulant rassurants, les militaires ont affirmé que cette transition se ferait de manière démocratique, en concertation avec l'opposition et la société civile, tout en restant flous sur les modalités pratiques.
Mais l'opposition et la société civile de ce petit pays du Sahel ont refusé cette « confiscation du pouvoir par l'armée » et appelé à un nouveau rassemblement sur la place de la Nation dans la capitale, Ouagadougou.
C'est la place emblématique de la contestation contre le régime de Compaoré, rebaptisée par le peuple « place de la Révolution », comme dans les années 1980 au temps du président Thomas Sankara, icône du Panafricanisme encore dans les mémoires de tous les Burkinabè.
« La victoire issue de l'insurrection populaire appartient au peuple, et par conséquent la gestion de la transition lui appartient légitimement et ne saurait être en aucun cas confisquée par l'armée », ont écrit les partis de l'opposition et les associations de la société civile dans un communiqué commun.
Elles ont souligné dans ce document le caractère démocratique et civil que doit avoir cette transition.