Les noms qu’on donnait aux lieux portent toujours une signification. Les spécialistes de l'onomastique, une science d’études sur les noms propres, se sont retrouvés, hier, au salon du livre d’Alger au tour d’un débat sur la généalogie (noms des tribus) et la toponymie (noms de lieux).
Pour Benramdane, chercheur au Centre de recherches en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), cette science s’est développée d’une manière remarquable au cours de ces dernières années. Les nombreux travaux consacrés à ce sujet révèlent "l'intérêt des étudiants à la compréhension et la reconstruction de l'identité algérienne après le "génocide culturel" perpétré par le colonisateur français à travers la constitution de l'état civil, véritable œuvre de "dénationalisation", estime ce chercheur.
Organisée sur deux jours, cette rencontre a abordé, entre autres, les origines des noms propres en Algérie (personnes et lieux), à travers des interventions de chercheurs dont M. Benramdane qui s'est attaché à montrer les différentes influences (latines, arabes, espagnoles, turques, etc) dans le "substrat lybico-berbère" des noms algériens.
D'autres intervenants, à l'instar de l'expert international en toponymie, Brahim Atoui, ont proposé un aperçu sur l'évolution de noms de lieux en Algérie (avant, pendant et après la colonisation française) ou encore étudié les noms propres utilisés chez des écrivains algériens.