Un colloque international sur le "Patrimoine musical de la Kabylie : contexte, forme et systèmes" est organisé lundi à Bejaia en présence de chercheurs et enseignants universitaires nationaux et étrangers (France, Espagne et Tunisie).
Initié par le Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historique (CNRPAH), le rendez vous entend "lever le voile sur le patrimoine musical de cette région et cerner de près non seulement son répertoire mais aussi le contexte social et historique de sa production ainsi sa que sa substance", a déclaré M.Mehenna Mahfouf, responsable scientifique au Cnrpah, visiblement animé par la perspective de son inscription, à l’UNESCO, au titre de patrimoine culturel et immatériel de l’humanité.
D’aucuns ont mis le doigt en effet sur l’impératif de rassembler ce patrimoine, de le sauvegarder et de le promouvoir, tant les menaces sur son existence sont réelles.
"Les rites du chant s’effiloche tout autant que les contextes de leur expression", s’est désolé un participant qui estime que dans un passé récent tout était prétexte au chant. Les berceuses pour endormir les enfants, les fêtes de mariages, les évocations amoureuses des femmes, les réunions religieuses et mystique, les naissances, l’ouverture des saisons agraires faisaient partis des moeurs et se déclinaient à foison, mais dont "la pratique s’émousse et se perd", a estimé M.Mahfouf.
Beaucoup de raisons en sont à l’origine, a-t-il observé, attribuant ce recul essentiellement à la disparition de beaucoup de rites, à l’origine ou motivant les chants d’une part et d’autre part par la quasi-extinction du caractère féminin qui en était autant le vecteur essentiel de sa génération que de sa diffusion.
Pour autant la substance reste intacte, notamment dans les villages kabyles, où sa collecte, sa transcription, son archivage et sa diffusion sont encore du domaine du possible, a-t-il ajouté.