Les besoins de l'Algérie en gaz naturel seront de 75 milliards de mètres cubes en 2030, a-t-on appris lors d'un workshop international "Marchés mondiaux de gaz naturel: enjeux, stratégies d’acteurs et impacts", clôturé mardi au Centre de conventions d'Oran (CCO) "Mohamed Benahmed".
Plusieurs aspects liés à la consommation nationale de gaz naturel et aux rapports de l’Algérie avec les marchés internationaux ont été discutés par les spécialistes, notamment des universitaires qui ont abordé la consommation domestique du gaz naturel et les prévisions de consommation à moyen et long termes, ainsi que d’autres concernant les hydrocarbures non conventionnels dans le droit algérien et l’impact environnemental dans l’exploitation et la valorisation des ressources gazières de l’Algérie.
La consommation de gaz naturel représente 34% de la production totale en Algérie et la demande interne est en forte croissance (12,4% de 2011 à 2012), a-t-on relevé, soulignant que la progression de la consommation interne est en rapport avec la croissance de l’activité économique du pays, passant de 14 milliards de mètres cubes en 2003 à 24 milliards m3 en 2013 (les centrales électriques ont consommé 14 milliards m3 en 2013 contre 9 millards de m3 2003).
Mme Amina Seghali, cadre à Sonelgaz, a indiqué, dans sa communication intitulée "Prévision de la demande en gaz pour le marché intérieur à l’horizon 2030 et l’impact de l’introduction des énergies renouvelables", que les besoins globaux en gaz naturel pour l’Algérie seront de 75 milliards de mètres cubes en 2030, soit un cumul de 843 Md m3 (2014-2030). Ils sont actuellement (2014) de 27 Md m3.
Concernant les besoins en gaz naturel pour la production d’électricité pour la période 2014-2030, les prévisions tablent sur un cumul de 429 Md m3. Ils sont actuellement de 14 Md m3 et seront de 37 Md de m3 en 2030. Les besoins en rapport avec les autres usages de gaz naturel, notamment pour l’industrie, ont atteint 12 Md m3 en 2013. Selon Mme Seghali, les prévisions pour ces usages tablent sur 40 Md m3.
Sur un autre plan, l'Algérie amorce une dynamique d'énergie verte en lançant un programme ambitieux de développement des énergies renouvelables et d'efficacité énergétique, a-t-elle indiqué, ajoutant que cette vision du Gouvernement algérien s'appuie sur une stratégie axée sur la mise en valeur des ressources inépuisables comme le solaire et leur utilisation pour diversifier les sources d'énergie et préparer l'Algérie de demain.
Cet ambitieux programme consiste à installer une puissance d'origine renouvelable de 12.000 mégawatts à l’horizon 2030 pour couvrir la demande nationale en électricité. Il en résultera une réduction de la consommation gaz, qui commencera à être sensible à partir de 2020, en raison de l’intégration conséquente des énergies renouvelable. Les besoins cumulés en gaz à l’horizon 2030 pour la production d’électricité, avec l’introduction des énergies renouvelables seraient d’environ 366 Milliards m3, engendrant ainsi un gain en gaz de 63 milliards m3.
Le potentiel des ressources, qui reste important, est conforté par l’importance des ressources non conventionnelles (3ème ressource mondiale). Des efforts substantiels sont consentis par l’Etat pour faire face aux différents challenges, notamment la satisfaction de la demande interne et la préservation de son rôle d’acteur majeur sur les marchés gaziers internationaux, ont soutenu les participants à ce workshop, soulignant que les prévisions sont primordiales, notamment pour les investissements dans le cadre de la mise en place des ouvrages énergétiques à venir et la planification des réseaux.
L’exploitation de l’énergie solaire a connu en 2014 la réalisation de projets pilotes et le test des filières. La période 2015-2016 constituera la phase de déploiement et de fabrication des équipements. Entre 2020 et 2030, l’Algérie entrera dans la phase de développement à grande échelle. L’Etat devra consentir un investissement de 100 milliards de dollars pour son programme de développement des énergies renouvelables, a-t-on encore souligné.
Le workshop s'est ouvert lundi à l'initiative de l’Ecole préparatoire en sciences économiques, commerciales et sciences de gestion (EPSECG) d’Oran en partenariat avec l’Association algérienne de l’industrie du gaz (AIG) et le laboratoire de recherches sur les économies euro-méditerranéennes (LAREEM) de l’Université d’Oran.