Dans le sillage de leurs homologues Britanniques et Espagnols, les députés Français ont adopté, hier, à une large majorité, une résolution reconnaissant l’Etat de Palestine et invitant le gouvernement à officialiser leur choix.
Cette décision, si elle ne lie en aucun cas le gouvernement, s'inscrit toutefois dans un mouvement plus global en Europe considérant la reconnaissance de l’Etat Palestinien comme un moyen de faire pression sur Israël pour relancer un processus de paix précaire et sauver la solution des deux Etats.
Lors d'un débat dans l'hémicycle, vendredi, les orateurs socialistes ont insisté sur la nécessité d'agir face à un statu quo « intenable » et « l'impasse totale » de la situation au Proche-Orient marquée, 20 ans après les accords d'Oslo, par la poursuite de la colonisation et la multiplication des agressions contre le peuple Palestinien.
Le ministre Français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré que la France ne voulait pas d’une reconnaissance symbolique « qui aboutirait un état fictif », ajoutant que l'objectif solennel est une reconnaissance sur un accord global, « mais pas sans une reprise des négociations de paix ».
Il a rappelé que son pays est disposée à prendre l'initiative d'une conférence internationale pour la paix dans la région.
Un chercheur de l’Institut des relations internationales et stratégique (IRIS), Beligh Nabil, considère que le vote des députés Français constitue un « message fort » en direction d’Israël.
Il estime qu’en dépit d’une apparente imperméabilité à toute pression internationale, le gouvernement Israélien n'est pas insensible au vote des représentants du peuple Français.
Pour lui, cette décision conforte l'isolement international auquel est voué Israël, tant qu'il s'obstinera dans une stratégie fondée sur un triptyque illégal : occupation, répression et colonisation.