Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Algérie compterait environ 1,5 millions d’handicapés. Un chiffre que la Fédération Algérienne des personnes handicapés (FAPH) accentue. Sa présidente, Mme Atika Mameri, invitée, ce main, de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne, avance le nombre de trois millions de personnes handicapées.
La présidente de la FAPH affirme que les handicapés Algériens continuent à être confrontés à de grosses difficultés, en dépit d’une législation leur permettant certains avantages. « Dans les faits, dit-elle, en raison notamment de l’absence de mécanismes pour bénéficier de ces lois, ceux-ci restent marginalisés ».
Signalant, à titre d'illustration du sujet, l’absence de structures scolaires pour enfants handicapés et l’impossibilité de certains parmi eux « retenus à la maison », de pouvoir entrer en contact avec leurs semblables, elle considère qu’il s’agit là d’une situation « scandaleuse » et d’atteinte aux droits de l’homme.
Mme Mameri se désole de l’absence d’une « loi d’orientation » permettant, selon elle, de définir ce que l’Algérie entend, concrètement, mettre en oeuvre pour assister ses handicapés. « Une telle loi, assène-t-elle, n’existe pas ». « Il y a bien des textes donnant une définition des personnes handicapées, mais ceux-ci demandent à être mis en conformité avec le contenu de la Convention internationale des personnes souffrant de handicaps », ajoute-t-elle.
Plus loin, elle relève que l’approche vis-à-vis des personnes handicapées a changé dans le monde. « On considère, désormais, que l’assistance à leur apporter ne relève plus d’une vision caritative mais d’une question inhérente aux Droits de l’homme, en ce sens, poursuit-elle que celles-ci doivent pouvoir jouir, pleinement, de leur citoyenneté et avoir accès à tous les services dont bénéficient les autres nationaux ».
Pour la présidente de la Fédération nationale des handicapés ceux-ci doivent bénéficier de facilités pour, qu’à travers des moyens d’aménagements spécifiques, ils puissent accéder à leur environnement et pour être insérés au sein de la société, se voir proposer des facilités de scolarisation et de formation professionnelle, d’accès aux postes de travail, etc., « Ce qui, regrette-elle, n’est pas le cas présentement ».
Rappelant l’existence d’un Conseil national consultatif pour les handicapés au niveau du ministère de la Solidarité, l’invitée estime difficile pour celui-ci de faire des propositions parce que, « pas assez autonome, il est, dit-elle, comme ‘’neutralisé’’ dans ses actions ».
A ce propos, Mme Mameri abonde en faveur de la création d’un Conseil consultatif autonome ou seront représentés les ONG d’handicapés, travaillant étroitement avec divers ministères, « dans un esprit de concertation et où ces dernières seraient une force de propositions pour les pouvoirs publics ».