La relance de l’appareil économique et les difficultés qu’elle rencontre dans sa mise en œuvre ont figuré en bonne place, ce matin, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne qui recevait pour l’occasion, Amar Takjout, le Secrétaire général de la Fédération textile et cuir de l’UGTA.
Celui-ci signale que de nombreuses rencontres, dont trois conférences nationales, ont été consacrées au sujet, que des décisions avaient été arrêtées à ce propos, « sans que celles-ci ne donnent lieu à des résultats probants, jusqu’à aujourd’hui ».
Ces lenteurs, M. Takjout dit ne pas les comprendre. « Toutes ces décisions, ajoute-t-il, semblent peiner à trouver le chemin pour leur concrétisation sur le terrain ». Plus direct, il estime que la notion d’économie n’est pas prise en compte à sa juste valeur dans le pays « parce que, poursuit-il, on en est toujours dans la culture de la rente pétrolière ».
Parmi les chantiers qui tardent à se mettre en place, l’invité mentionne la restructuration, maintes fois annoncée, du secteur public marchand qui devait se traduire par la création de grands groupes industriels. « Cela fait cinq ans, observe-t-il, qu’on parle de ce projet destiné à jeter les bases d’une économie dynamique, mais rien ne s’est concrétisé » Selon lui, il s’agit là d’une situation qui devrait encore durer.
« La résolution du problème de la dépénalisation de l’acte de gestion va durer, la restructuration des entreprises prend du temps, faire des lois pour assouplir leur gestion prend du temps, assainir l’environnement économique prend du temps, nous avons une bureaucratie de surcroit pesante, autant de questions qui n’en finissent pas d’être discutés et rediscutés » s’insurge M. Takjout.
Face à tous ces problèmes, l’invité en arrive à se demander si les responsables du pays ne sont pas enfermés dans une bulle ou bien « autistes ». Et de s’interroger : « est-ce qu’ils écoutent ou bien font-ils semblant d’écouter ? »
Revenant sur le discours récent du chef de l’Etat appelant à une responsabilisation de tous pour relancer l’appareil économique du pays, M. Takjout déclare s’inquiéter fortement de la situation d’attentisme qui s’en est suivi à divers échelons des responsabilités. Face à cette « inquiétante situation », poursuit-il, il faut que la prise la prise de conscience soit de mise ».