Lamamra affirme que la solution en Libye doit être politique

Le ministre de Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a souligné mardi que la solution en Libye devrait être politique, avec l'instauration d'un dialogue impliquant tous ceux qui "sont prêts à répudier la violence".

"Il faut un dialogue avec tous ceux qui sont prêts à répudier la violence, ceux qui sont prêts à accepter l'ordre, à favoriser un système démocratique où l'alternance serait une règle du jeu essentielle", a indiqué M. Lamamra, dans une interview à la Radio France internationale (RFI) captée à Alger.

  A une question sur la position des présidents tchadien et nigérien relative à l'exclusion du dialogue de certaines milices activant à Benghazi et à Tripoli, M. Lamamra a indiqué qu'"il ne savait pas si ces deux pays s'exprimaient sur les milices qui appartiennent à Fajr Libya (aube de la Libye) ou s'ils traitent de certains groupes terroristes qui sont détectés dans la partie sud du territoire libyen, c'est-à-dire dans le voisinage immédiat des territoires nigérien et tchadien".

  "Si nous regardons de près l’identité de ces acteurs en Libye, notamment ceux qui sont dans Fajr Libya, nous constatons qu’ils étaient dans les mêmes tranchées, sur les même fronts dans la confrontation avec l'ancien régime d'El Gueddafi. S’ils étaient compagnons d’armes pendant la période de la lutte contre l'ancien régime, on peut penser qu’ils avaient des objectifs communs et que, en tête de ces objectifs, il y a le souci, le souhait, l’aspiration à créer une Libye meilleure, donc une Libye démocratique, une Libye ouverte à tous les Libyens", a explique le chef de la diplomatie algérienne.

"Concrètement, il y a des groupes terroristes en Libye : les Nations unies et le monde entier en ont identifiés certains qui figurent sur des listes d’entités terroristes du Conseil de sécurité. Il y a donc la nécessité de veiller à ce que ces entités terroristes soient connues en tant que telles et soient dissociées des forces politiques qui doivent pouvoir discuter à travers le dialogue, aller vers la réconciliation nationale", a-t-il dit.

Pour la M. Lamamra, "les chefs politiques de Fajr Libya étaient hier les gouvernants de ce pays et avant-hier des compagnons d’armes de leurs frères et compatriotes de Tobrouk dans la lutte contre El Gueddafi. Pour sortir d’une crise de cette nature, je pense qu’il ne faut pas pratiquer l’exclusion, il n’y a que les groupes terroristes, du moins identifiés comme tels, qui s’excluent d’eux-mêmes de tout processus politique".

  Répondant par ailleurs à une question sur la portée du dialogue inclusif intermalien parrainé par l'Algérie, M. Lamamra a affirmé que "le quatrième round de négociations s’était terminé fin novembre et les parties maliennes étaient reparties avec un projet d’accord, de paix et de réconciliation".

"Il a été considéré à juste titre, me semble-t-il, que laisser du temps aux différentes parties pour intérioriser les différentes composantes de ce document et procéder à toutes les consultations nécessaires était de nature à faciliter le progrès lorsque les négociations reprendraient", a rappelé le ministre, précisant qu'''en parallèle, il y'avait un certain nombre de consultations bilatérales pour préparer davantage les parties à faire les arbitrages sur les deux, trois points importants que nous considérons comme les points qui, une fois réglés, faciliteraient la finalisation de cet accord de paix et de réconciliation".

  "Nous avons bon espoir que ces négociations reprendront sous une forme ou sous une autre et que, au mois de février, vous entendrez encore parler de la cinquième série des négociations substantielles. Nous espérons comme beaucoup d’autres que ce cinquième round sera décisif", a-t-il conclu.

 

 

 

 

Monde, Libye