Les pertes d'emploi et l'insécurité alimentaire comptent parmi les conséquences socio-économiques les plus durables, de l'épidémie d'Ebola au Libéria et en Sierra Leone, ont indiqué deux nouveaux rapports de la Banque mondiale, rendus publics lundi.
"Les effets socio-économiques secondaires (de la crise d'Ebola) font peser des risques importants sur la prospérité actuelle et future des ménages au Libéria et en Sierra Leone", a déclaré à Washington la directrice principale du pôle Réduction de la pauvreté de la Banque mondiale, Ana Revenga, dans un communiqué de presse."Nous devons porter une attention particulière à ceux qui sont les plus vulnérables aux chocs économiques et sanitaires, et nous assurer qu'ils soient pris en charge pendant et après la crise", a-t-elle ajouté.
Selon les deux études réalisées l'économie libérienne continue de perdre des emplois à un rythme plus soutenu que celui des créations de postes. La plupart des pertes d'emploi concernent les salariés du secteur privé dans les zones urbaines.
En Sierra Leone, plus de 179.000 personnes ont perdu leur travail en dehors des activités agricoles.
Les deux rapports font par ailleurs état d'une persistance de l'insécurité alimentaire dans les deux pays. Les trois quarts des ménages libériens font part de leur crainte de ne pas avoir assez à manger, et 80% invoquent le manque d'argent comme la principale raison de l'insécurité alimentaire, devant la disponibilité des denrées ou le niveau élevé des prix.
"S'agissant de la pauvreté, nous sommes particulièrement préoccupés par les cas de ménages contraints à choisir des stratégies d'adaptation susceptibles de nuire sur le long terme aux perspectives d'amélioration de leur bien-être, un phénomène que nous pouvons désormais suivre quasiment en temps réel", a déclaré l'économiste de la Banque mondiale pour le Libéria et la Sierra Leone, Kristen Himelein.