Le ministre du Commerce, Amara Benyounes, a annocé lundi à Alger que le gouvernement lancera prochainement une vaste campagne de sensibilisation citoyenne pour consommer "made in Algérie" afin d'amortir la faramineuse facture des 9 milliards de dollars qu'absorbent les importations, affirmant que le gouvernement accordait, en soutien, la priorité à l'entreprise algérienne pour lui permettre d'améliorer la qualité et la compétitivité de son produit et à la protection de l'économie nationale dans un contexte marqué par la chute des prix du pétrole.
M. Benyounes a examiné avec le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Ali Haddad, lors d'une rencontre de concertation première du genre, les moyens de renforcer l'entreprise économique nationale afin de permettre la diversification de la production locale et l'amélioration de la qualité.
"Il est impossible de donner en 2015, des réponses administratives à des problèmes d'ordre économique et il est par conséquent, important de trouver des solutions purement économiques et de mettre en place des mécanismes pour améliorer la production nationale", a-t-il indiqué soulignant que les engagements de l'Algérie auprès de certaines organisations internationales n'empêchaient pas de protéger l'économie nationale.
Il a insisté à ce propos, sur l'importance de la qualité du produit national pour concurrencer le produit étranger à des prix adaptés au pouvoir d'achat des différentes catégories de consommateurs algériens.
La rencontre a porté également sur les moyens idoines de réduire l'importation et l'étude du mode de consommation du citoyen algérien.
D'autre part, M. Benyounes a annoncé le lancement d'une large campagne nationale pour sensibiliser le citoyen algérien à la consommation du produit local au moment où les efforts du ministère et des organisations économiques se poursuivront pour garantir la qualité et la disponibilité de ce produit à des prix compétitifs par rapport aux produits étrangers.
Il a souligné l'existence de plusieurs mesures fiscales et douanières et des facilités accordées aux producteurs dans l'attente de la révision de certaines facilités pour l'importation de certaines marchandises.
Selon les chiffres avancés par le ministre du Commerce, la facture de l'importation avoisinera les 60 milliards de dollars en 2015 dont 62% pour les matières premières et équipements alors que l'importation des produits alimentaires s'élèvera à 9,5 milliards de dollars.
Il a estimé en outre, que la problématique pour l'Algérie ne résidait pas dans l'augmentation des importations mais dans le confinement de l'exportation aux seuls produits énergétiques d'où l'impératif de diversifier l'économie nationale à travers la facilitation de l'investissement et l'attrait des investissements étrangers.
Il a rappelé à cet effet, que les propositions du Forum des chefs d'entreprises seront débattues avec le patronat et l'Union générale des travailleurs algériens dans le cadre d'une réunion élargie qui regroupera l'ensemble des acteurs.
Par ailleurs, le ministère du Commerce envisage d'instituer une commission conjointe avec le patronat et les syndicats nationaux pour examiner les différentes questions liées à l'économie nationale et réfléchir au développement de l'entreprise algérienne et à l'organisation d'autres rencontres avec le FCE.
Dans sa réponse à la presse sur la liste négative des produits arabes, M. Benyounes a précisé que celle-ci comptait "925 produits et il n'y a aucune intention de la réduire", ajoutant que le gouvernement algérien était seul habilité à débattre de la possibilité de la réduire ou d'ajouter d'autres produits.
Pour sa part, le président du FCE a indiqué que les propositions formulées visaient à améliorer l'organisation de l'entreprise algérienne et le produit national ce qui influera de manière directe sur la facture de l'importation.
Les rencontres de concertation avec plusieurs ministères seront sanctionnées par une rencontre avec le Premier ministre le 31 janvier prochain, a-t-il encore dit.