La forte pluviométrie automnale qu’a connue la région de Béchar a favorisé la régénération du tapis végétal et l’apparition de truffes sauvages du désert, plus connue localement sous l’appellation de Terfess, qui attirent chaque jour de nombreuses personnes, de la région et d’autres wilayas du pays, à la recherche de ce tubercule.
Le climat printanier qui règne sur la région encourage des centaines de personnes, jeunes et moins jeunes, à la récolte de la truffe, mettant à rude épreuve la biodiversité, à cause des conducteurs de camions et autres véhicules qui sillonnent de vastes espaces naturels en quête du terfess pour l’acheminer ensuite vers les marchés dans le nord du pays à des prix exorbitants.
Aussi, est-il constaté, des revendeurs à bord de véhicules de différents gabarits, qui attendent aux abords des routes nationales et de wilaya les collecteurs de truffes, pour leur proposer le prix qui convient, avant l’acheminement des « récoltes » vers d’autres cieux, portant ainsi la simple et traditionnelle collecte à une échelle commerciale de grande envergure, ou aucune taxe ou impôt n’est prélevé.
De nombreux observateurs locaux souhaitent, pour cela, la réglementation de la collecte des truffes sauvages du désert, devenue, à leurs yeux, une nécessité de par l’ampleur qu’a prise le nombre de collecteurs et autres extracteurs de ce type de champignons.
Les prix oscillent entre 800 et 1000 dinars le kilo
Ce tubercule, très prisé par les consommateurs, est devenu inaccessible à une large majorité de consommateurs, en raison de son prix qui oscille, dans les marchés locaux, entre 800 et 1000 DA selon le calibre et la variété (brune et blanche), d’où la nécessité de réglementer sa collecte et sa commercialisation, pour permettre à un grand nombre de consommateurs d’accéder à ce met, don de la nature, mais aussi préserver les écosystèmes sahariens, estiment-ils.
Des écologistes alertent : les écosystèmes en danger
Des collecteurs, avec leurs véhicules, tout poids confondus, sillonnent les étendues désertiques de la wilaya, à la recherche de ce tubercule, sans aucune considération pour les sites et espaces à forte densité végétale en cette période de début du printemps, causant ainsi des dégâts aux espaces sahariennes, voire à l'écosystème, déplorent des écologistes et des membres d’associations d’agriculteurs de la région.
Ils recommandent en outre le rebouchage des trous occasionnés par l’extraction des truffes et l’utilisation d’équipements adaptés à ce genre d’activités qui a connu, ces dix dernières années, un véritable boom commercial, sachant que ces truffes sont même commercialisées en dehors des frontières du pays.
La création prochaine du parc naturel Taghit-Guir, sur une superficie de 500.000 ha, soit de la hamada du Guir dans les régions agricoles et touristiques d’Abadla et Taghit (80 kilomètres au sud de Béchar) à Zousfana au nord de la wilaya, à proximité des frontières ouest du pays, pourra être un facteur contribuant à la mise en place d’une réglementation pour la collecte des truffes, selon des responsables d’association locales de protection de l’environnement.