Le Soudan entend accroître sa production pétrolière en menant des explorations et en creusant des puits dans de nouvelles régions, notamment au Darfour en proie à un conflit depuis plus de 11 ans, a affirmé jeudi le ministre du Pétrole.
"Notre objectif est de passer d'une production de 120.000 barils par jour (bpj) en 2014 à 140.000 bpj cette année", a déclaré Makawi Awad cité par l'AFP.
Lors de la partition du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de la majorité des réserves pétrolières connues, mais demeure tributaire des oléoducs du Nord pour exporter.
Malgré les pertes engendrées par ce partage, les exportations de brut ont rapporté à Khartoum quelque 2,4 milliards de dollars en 2014, selon le Fonds monétaire international (FMI).
M. Awad entend faire gonfler ces chiffres "en creusant de nouveaux puits, en réparant des puits existants, en intensifiant l'exploration et exploitant de nouveaux champs" pétroliers.
L'essentiel du pétrole soudanais se situe le long de sa frontière avec le Soudan du Sud mais l'un des secteurs de développement actuel se trouve dans l'Etat du Darfour-Nord où "les travaux pour creuser le premier puits ont commencé", a indiqué le ministre, précisant que "la compagnie saoudienne Al-Qahtani est à l'oeuvre".
Des violences, alimentées par le ressentiment de rebelles s'estimant marginalisés par l'élite arabe de Khartoum, secouent le Darfour depuis 2003.
Plus au nord, non loin des frontières libyenne et égyptienne, une compagnie sud-africaine mène des travaux d'exploration, a ajouté le ministre.
Il a également évoqué l'embargo américain qui pèse sur l'économie de pays depuis 1997, en raison de violations des droits de l'Homme qui auraient été commises par le régime et de ses liens présumés avec le terrorisme.
L'embargo "affecte certains aspects de la technologie utilisée dans le secteur pétrolier", a déploré M. Awad, espérant une levée des sanctions.
Le mois dernier, Washington a assoupli son embargo en autorisant les Américains à envoyer du matériel informatique dans le pays.