Un colloque international consacré à la vie et à l’œuvre au romancier Amazigh, Apulée de Madaure (l’actuelle M’Daourech, sa ville natale), sera organisé du 30 mai au 1er juin à Souk Ahras.
Pour la réussite de cette manifestation, la première du genre consacrée à cette haute figure de la littérature algérienne, encore méconnue d’un nombreux public, le Haut commissariat à l’Amazighité (HCA) et les autorités de la wilaya de Souk Ahras s’attachent à élaborer une riche programmation.
Esprit brillant et universel, Apulée, auteur du IIème siècle après Jésus-Christ, est l’un des premiers exemples d'une carrière littéraire façonnée en dehors de Rome.
Né vers 125, d'une famille riche de Madaure (en Numidie, dans l'actuelle Algérie), il débuta ses études à Carthage, où il apprit l'éloquence Latine, avant d'aller chercher, à Athènes, un enseignement philosophique. Après avoir longuement voyagé, il retournera en Afrique où il mourra à Carthage après 170.
Conférencier à succès, capable de s’exprimer en Grec comme en Latin, Apulée a écrit nombre de discours d'apparat et une anthologie (Les Florides) rassemblant 23 morceaux de longueur très inégale. On lui doit, aussi, des poèmes, des traductions, des traités techniques, aujourd'hui perdus, sur les arbres, la médecine, ou encore l'astronomie.
Il a rédigé plusieurs traités philosophiques et une brillante conférence, le De deo Socratis, constituant l'exposé le plus approfondi que l'Antiquité ait laissé sur la démonologie et le De Platone et eius dogmate libri II, une sorte de résumé de la doctrine de Platon et le De mundo, s'inspirant de la théorie péripatéticienne de l'univers.
Mais son oeuvre majeure est indiscutablement Les Métamorphoses ou L'Âne d'or, en onze livres. Il s’agit d’un récit, raconté à la première personne, du jeune Lucius, curieux de tout, qui, s'étant frotté de trop près à la magie, se voit transformé en âne. Sous cette forme, il va connaître une série d'aventures, entrant successivement en contact avec des brigands, des esclaves fugitifs, des prêtres de la déesse syrienne, un meunier, un maraîcher, un soldat, deux frères esclaves, (un pâtissier et un cuisinier), puis leur maître.
Comme c'est l'âne qui raconte et qu'il a conservé son sens aigu de l'observation et un esprit critique, il nous donne à découvrir les activités et les préoccupations de tous ces milieux très différents qu'il a fréquentés et qui nous fournissent un remarquable tableau de la vie quotidienne au IIe siècle sous la domination romaine de la Numidie.
Pour le secrétaire général du HCA, El Hachemi Assad, l’organisation de ce colloque consacré à Apulée de Madaure est une occasion de « nous réapproprier notre histoire dans sa pluralité et sa diversité afin d’aborder avec sérénité le futur ».