Au moins 62 enfants ont été tués et 30 autres blessés dans les combats et les bombardements de la coalition constituée à l’initiative de l’Arabie Saoudite, depuis une semaine, a indiqué, mardi, l’UNICEF.
« Les enfants doivent absolument être protégés, et toutes les parties dans ce conflit devraient faire tout ce qui est en leur pouvoir pour les protéger », a déclaré Julien Harneis, représentant de cette organisation qui se trouve actuellement en Jordanie.
« Les combats ont gravement endommagé les services sanitaires les plus rudimentaires ainsi que le système éducatif », a-t-il souligné dans un communiqué.
Le Yémen est en proie à de violents combats et, depuis jeudi dernier, l'Arabie Saoudite bombarde les rebelles Chiites Houthis et leurs alliés qui contrôlent de vastes régions du pays.
Des réfugiés yéménites arrivent en Somalie
Des dizaines de réfugiés ayant fui le Yémen, ont récemment accosté sur les côtes de Somalie, inversant un flux qui depuis plus de deux décennies voyait des Somaliens traverser le golfe d'Aden vers le Yémen pour fuir le chaos dans leur pays, selon l'ONU.
Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR), "de premiers groupes de Yéménites fuyant le conflit" dans leur pays sont arrivés sur les côtes nord du pays.
Le HCR en Somalie a indiqué avoir récupéré samedi 32 réfugiés, arrivés dans le port de Berbera après 12 heures de dangereuse traversée. Ces réfugiés venaient de Taëz, troisième ville du pays, dans le centre du Yémen, prise le 22 mars par les rebelles chiites Houthis et visée ces derniers jours par des bombardements de la coalition menée par l'Arabie Saoudite qui combat les insurgés.
Ses équipes somaliennes sont "en stand-by", prêtes à accueillir d'autres réfugiés, a poursuivi l'agence onusienne.
Le groupe pris en charge par le HCR, comprenait "des personnages âgées et des enfants". D'autres réfugiés ont été signalés, arrivant sur les côte de Djibouti.
Les agences humanitaires ont mis en garde contre la détérioration de la situation humanitaire au Yémen, pays qui héberge plus de 238.000 réfugiés somaliens, selon le HCR.
Le Haut-Commissaire au droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein a estimé que le Yémen "semblait au bord de l'effondrement total".
300 détenus fuient leur prison dans une attaque d'Al-Qaïda
Au moins 300 détenus se sont évadés jeudi d'une prison au sud du Yémen après une attaque d'Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) contre leur établissement, a indiqué une source sécuritaire.
"Un dirigeant d'Aqpa, Khaled Batarfi, détenu depuis plus de quatre ans, figure parmi plus de 300 prisonniers qui ont réussi à s'échapper de la prison centrale de Moukalla", dans la province de Hadramout, attaquée avant l'aube par des combattants du réseau extrémiste, a déclaré cette source citée par l'AFP.
Un accrochage qui a suivi l'attaque s'est soldé par la mort de deux gardiens de prison et de cinq détenus, selon la même source.
Khaled Batarfi est l'un des principaux dirigeants d'Aqpa, notamment à Abyane, une province du sud que le réseau extrémiste avait contrôlée pendant un an en 2011/2012.
Outre la prison, les combattants d'Aqpa ont attaqué également à Moukalla le complexe de l'autorité locale, la branche de la Banque centrale, le commissariat de la police et les locaux des services de renseignement, a ajouté la même source.
Ces attaques d'Al-Qaïda sont survenues alors que la rébellion des Houthis et ses alliés tentaient de conquérir Aden, principale ville du sud.