Plusieurs milliers de descendants d'esclaves en Mauritanie, les « haratine », ont manifesté, mercredi soir à Nouakchott, pour revendiquer la justice et l'abolition des discriminations.
« Finie la marginalisation des haratine », « Justice et égalité pour les marginalisés », « Nos droits ne seront plus bafoués », scandaient les participants à ce rassemblement marquant l'anniversaire du « Manifeste des droits politiques, économiques et sociaux des haratine ».
L'ex-ambassadeur et coordinateur du Manifeste, lancé le 29 avril 2014, Saïd Ould Hamody, a estimé que par cette marche de grande ampleur les manifestants envoyaient un message sur la nécessité de rendre justice à cette communauté « marginalisée et privée de ses droits ».
Les doléances des protestataires portaient notamment sur la sous-représentation des haratine dans les administrations publiques, les centres de décision et les affaires.
Le gouvernement a adopté au début du mois un projet de loi renforçant la répression de l'esclavage, qui prévoit des peines plus sévères pour les personnes reconnues coupables d'esclavagisme.
L'esclavage a officiellement été aboli en 1981 en Mauritanie. Depuis 2007, les personnes reconnues coupables d'esclavagisme y encourent des peines pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison mais le phénomène et les pratiques qui y sont liées perdurent néanmoins, selon des ONG.