Au moment ou s’apprête à se réunir la Tripartite, délocalisée cette fois à Biskra, l'émission L’Invité de la Rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, délocalisée aussi à Biskra pour la circonstance, recevait ce mercredi matin le président de la Chambre Algérienne de commerce et d’industrie (CACI), Mohamed Laïd Bénamor venu commenter les défis et les perspectives de l’économie dans une conjoncture marquée par la chute des prix des hydrocarbures.
M. Bénamor considère que face à cette crise, « qui représente, dit-il, une aubaine pour le pays pour rebondir », il y a urgence à instituer des réformes et à les concrétiser sur le terrain, faute de quoi, prévient-il, il y a un risque de voir surgir de nouvelles « difficultés ».
Commentant le Plan de croissance projeté par le gouvernement pour la période 2015/2017 et faisant part de la présence d'une « instabilité législative », il martèle que c’est la vision qui provoque la croissance et non pas seulement les lois de finances.
Pour réussir le pari d’un rebond économique en Algérie, l’intervenant estime fondamental de revoir certains mécanismes économiques, désuets et bureaucratiques, à son sens, qui entravent fortement les efforts des opérateurs économiques.
Citant pour l’exemple le secteur agraire, M. Bénamor relève que celui-ci possède de gros atouts, « seulement voilà, poursuit-il, l’agriculteur n’a souvent pas de connaissance, ni des circuits de transformation, ni de ceux de l’exportation ».
Le secteur agricole est en mesure, selon lui, de faire grimper le PIB des 10% actuels à environ 40%, pour peu, indique-t-il, que soient levées les entraves bureaucratiques. A ce propos il rappelle que dans des pays voisins, ce secteur contribue pour plus de 80% du PIB.
En toile de fond de ces problèmes, le président de la CACI affiche cependant son optimiste. « Les choses ont commencé à évoluer dans certaines régions » déclare-t-il. Des prises de conscience sont en train de se manifester sur la nécessité d’unir les efforts « afin de créer de la croissance et de l’emploi ».