L’article 66 du projet de loi de finances 2016 a crée une vive polémique au niveau l’Assemblée populaire nationale. La plupart des députés ont décrié cette disposition stipulant l’ouverture du capital des entreprises publique à l’actionnariat. Cependant, ces détracteurs restent partagés entre ceux qui plaident pour sa suppression et ceux qui souhaitent la reformuler.
«Cette disposition a été ressuscitée après 8 ans de son enterrement», dénonce les élus du Parti qui n’ont pas manqué de faire allusion au discours du président de la République prononcé en 2008. «Depuis 2008, le président de la République a arrêté les privatisations, après avoir avoué qu’elle sont soldées par un échec. Ce qui rend caduques les lois 01-03 et 01-04. A travers la réintroduction des privatisations (article 66), c’est une réanimation de ces lois», regrette Nadia Chouitane du PT.
D’autres députés, à l’instar de Lamine Osmani, ont décrié l’instabilité et la confusion qui caractérise la politique économique du pays. «On a une mentalité publique et on tient un discours qui tire vers l’économie de marché», résume-t-il.
Cette contestation ne reste pas sans conséquences. La commission des finances de l’APN préconise, d’ors et déjà, d’amender l’article dans «sa forme». «Normalement il y’aura un changement de forme de cet article», a déclaré à la Chaine 3, Ahmed Khelifa, l’un des membres de cette commission. Par les amendements déposés par les députés, la commission privilégierai celui qui ne remet pas en cause le fondement de cet article mais qui limiterai son application aux entreprises en difficultés financiers.