Ould Khelifa : la Loi de finances 2016 prévoit la rationalisation des dépenses et non l'austérité

Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa, a affirmé samedi que la Loi de finances 2016 prévoyait la rationalisation des dépenses non l'austérité. 

A une question sur la détermination de l'opposition à recourir au président de la République et au Conseil constitutionnel pour empêcher l'adoption de cette loi, M. Ould Khelifa a indiqué dans un entretien à l'APS que "ledit projet a été adopé à la majorité et est désormais une loi de finances, dans l'attente de son adoption au Conseil de la nation".

"L'opposition n'est pas en droit de s'adresser au président de la République qui a un gouvernement auquel il donne des directives", a-t-il ajouté précisant que le texte en question "adopté à la majorité, constituera la loi de finances de 2016".

"Quant au Conseil constitutionnel, ce dernier n'est pas habilité à trancher cette question, étant une instance constitutionnelle dont les prérogatives ne sont pas élargies aux griefs retenus contre le gouvernement dans ce volet", a-t-il indiqué.

Aucun mot d’austérité dans le texte de la LF2016

M. Ould Khelifa a, d'autre part, indiqué que les articles 66 et 71 de la Loi de finances, objet de polémique dans les milieux politique et médiatique, "ne concernent pas le citoyen, mais une distribution plus équitable des richesses et des recettes".

"Le mot austérité n'est mentionné dans aucun des articles de la Loi de finances.Il s'agit plutot de la rationalisation des dépenses", a-t-il indiqué.

Il a, par ailleurs, expliqué que lesdits articles étaient dictés par "la conjoncture que traverse le pays, du fait de la baisse des cours pétroliers sur les marchés internationaux", ajoutant que "l'Algérie qui n'est pas à l'origine de cette baisse, a pris ses précautions contrairement à ce qui est rapporté par certains".

La crise économique revêt une dimension internationale

Après avoir indiqué que la crise économique revêtait une dimension internationale et ne concernait pas uniquement l'Algérie, le président de l'APN a rappelé la conjoncture vécue par l'Algérie durant les années 80, ajoutant que cette situation avait "amené le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a prendre des mesures préventives très judicieuses dont le paiement anticipé de la dette et l'investissement à grande échelle dans les infrastructures de base".

Pour éviter qu'un tel scénario ne se reproduise, M. Ould Khelifa préconise de "rationaliser les dépenses et investir dans les secteurs générateurs de richesse, à l'instar de l'agriculture et de l'industrie pour garantir un seuil d'autosuffisance et ne plus compter sur l'importation".

Concernant les "appréhensions" de certains quant à l'impact du recul des recettes pétrolières sur la politique sociale de l'Etat, le président de l'APN a rassuré qu"'il n'y aura pas de baisse des salaires ni d'augmentation

des taxes sur les produits de large consommation, même si le trésor doit compenser les pertes de la fiscalité pétrolière par d'autres ressources".

"Toute aide ou assistance doit aller exclusivement aux catégories vulnérables", a-t-il ajouté précisant que "les autres catégories ont les moyens de faire face à cette conjoncture".

Soutiens aux catégories vulnérables

S'agissant des efforts consentis par l'Etat ces dernières années pour venir en aide aux catégories vulnérables, M. Ould Khelifa a indiqué que les augmentations salariales en Algérie "ont connu une tendance haussière les  10 dernières années et le salaire moyen de l'Algérien est nettement plus élevé par rapport à celui de ses voisins".

Concernant les incidents qui ont émaillé la séance de vote de la Loi de finances, le président de l'APN a affirmé que l'opposition "n'a pas le droit d'empêcher les autres d'émettre leur avis ou de voter". "Il y a une majorité et une minorité dans tous les parlements", a-t-il dit.

"Empêcher le vote de cette loi est une mesure illégale et non-démocratique", a-t-il martelé, indiquant que "ceux qui estiment que cette loi est inappropriée n'ont qu'à se présenter aux prochaines élections et corriger l'erreur".

 

 

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