L'impératif de conjuguer les efforts interafricains en matière de lutte contre le terrorisme et le réseau du crime organisé a été souligné, mercredi à Alger, par les intervenants à la 9ème Réunion annuelle des Points focaux du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT).
En dépit des progrès réalisés en matière de lutte contre le terrorisme au cours des dernières décennies, tant au niveau continental qu'international, la menace terroriste continue de progresser.
Intervenant à l'ouverture des travaux de cette réunion, le commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), Smail Chergui, a mis en garde contre "l'émergence des groupes terroristes dans toute l'Afrique", soulignant, à cet égard, la nécessité de "renforcer les efforts pour contrer les activités terroristes sur le continent."
"Nous faisons face à des défis sécuritaires importants et en dépit des efforts internationaux, la menace est grandissante", a-t-il indiqué, appelant, dans ce sens, au "partage des renseignements, les analyses et les évaluations de cette menace, entre les pays membres, pour une lutte efficace et une coopération active."
Par la même occasion, le responsable africain a tenu a souligner la nécessité de coordonner les efforts entre tous les partenaires africains pour lutter contre le terrorisme qui, a-t-uil dit, reste une "source d'inquiétude majeure" pour le continent africain en proie à "l'accroissement des activités terroristes."
Cette réunion "qui intervient dans une conjoncture marquée par l'accroissement des activités terroristes en Afrique" constitue une "tribune importante" pour échanger les expériences et renforcer la coordination dans la lutte antiterroriste, a ajouté le diplomate algérien.
Dans ce sens, M. Chergui a soutenu qu'au moment où la communauté internationale poursuit ses efforts pour lutter contre le phénomène terroriste, "il nous appartient de renforcer les efforts africains pour geler les activités de ces groupes sur notre continent".
Nécessité impérieuse de conjuguer les efforts interafricains
S'exprimant pour sa part à l'ouverture des travaux de la réunion, le Directeur adjoint par intérim du CAERT, Idriss Mounir Lallali, a souligné "la nécessité impérieuse" de "continuer à revoir et à renforcer nos méthodes de travail et à resserrer nos rangs dans notre quête de faire de l'Afrique un havre de paix et de sécurité".
Il a indiqué, dans cette optique, que la prévention et la lutte contre le terrorisme en Afrique incombent à tous les Etats d'honorer leurs engagements dans le cadre des différents instruments de lutte contre le terrorisme.
Evoquant "la nature internationale, transnationale, transrégionale et transfrontalière de la menace", le même responsable a appelé à "intensifier la coopération et la coordination internationale car aucun pays n'est capable de mener à lui tout seul la prévention et la lutte contre le terrorisme."
Il a tenu a souligner, dans ce contexte, que l'"Union africaine est particulièrement préoccupée par le phénomène de la radicalisation et de l'extrémisme violent qu'il soit politique ou religieux", affirmant aussi que "cette préoccupation également par la poussée de l'islamophobie qui est aussi une sorte d'extrémisme violent."
De son côté, le Secrétaire exécutif du Comité des Services de renseignement et de sécurité d'Afrique (CISSA), Shimelis Woldesmayat, a souligné qu'"avec la mondialisation, les frontières n'ont plus de sens, alors que la menace est grandissante et touche le développement de notre continent."
Il a plaidé en faveur d'"une coopération sans frontières" disant que toutes les parties prenantes doivent s'engager "contre cette force négative", appelant à "conjuguer les efforts et travailler d'une manière optimiste au niveau régional et continental."
"La réunion d'aujourd'hui est une occasion pertinente pour aborder et évaluer cette menace afin de répondre ensemble et élaborer une approche globale des Etats membres contre cette menace et l'extrémisme violent", a-t-il soutenu, affirmant qu'"il est temps d'ajuster et d'adapter une stratégie efficace contre cette menace."
Quant à l'Ambassadeur du Zimbabwe en Algérie et Représentant du Président en exercice de l'UA, Edwin George Mandaza, il a saisi cette occasion pour "mettre l'accent sur le rôle du CAERT dans le quotidien contre cet animal, le terrorisme."
Il a, surtout, salué l'Algérie pour ses efforts en faveur de la paix et de la sécurité en Afrique."