Coopération algéro-iranienne : vers la création de sociétés mixtes dans le domaine routier

Le renforcement de la coopération énergétique entre l'Algérie et l'Iran a été au centre des discussions mercredi à Alger entre le ministre de l'Energie Salah Khebri et le vice-ministre iranien du Pétrole Amir Hussein Zamani Nya et le ministre de l'Energie Hamid Tshitshiane.

Lors de ces entretiens, il a été convenu de renforcer davantage la coopération bilatérale notamment dans la production de l'électricité, les hydrocarbures et l'industrie pétrochimique.

"Nous avons évoqué les moyens de consolider nos relations de partenariat bilatéral tout en partageant nos expériences respectives", a déclaré M. Khebri à la presse à l'issue de son entretien avec M. Zamani Nya.

Il a indiqué dans ce sens que les deux parties se sont accordées à établir des partenariats entre le groupe Sonatrach et la Société nationale du Pétrole de l'Iran.

"Nous avons beaucoup d'opportunités dans le domaine des hydrocarbures, particulièrement dans l'industrie pétrochimique", a-t-il ajouté.

De son côté, le P-dg de Sonatrach Amine Mazouzi qui, lui aussi, a eu des entretiens avec M. Zamani Nya a affirmé à l'APS que son groupe était en discussion avec les Iraniens pour élargir la coopération bilatérale dans l'amont et l'aval pétroliers, recherche et développement ainsi que dans la commercialisation du pétrole et du gaz. 

"L'Iran est un pays qui a plus d'un siècle d'expérience dans ce domaine. Nous travaillons donc à renforcer notre partenariat", a poursuivi M. Mazzouzi.

De plus, M. Khebri a fait savoir que les deux pays envisageaient la création de sociétés mixtes notamment dans le domaine de la production de l'électricité, des énergies renouvelables et des pièces de rechange.

"Tous ces projets seront concrétisés très bientôt", a indiqué M. Khebri.

Pour sa part, le ministre iranien de l'Energie (le secteur en chargé de l'électricité et de l'eau) a exprimé la volonté de son pays à consolider les relations économiques avec l'Algérie.

  Il a assuré dans ce sens que les entreprises iraniennes étaient disposées à venir investir en Algérie tout en partageant leurs expériences avec les entreprises locales.

M. Tshitshiane a ajouté que la production de ces projets envisagés allait non seulement satisfaire les besoins domestiques (en électricité, équipements, outils et pièce de rechange) mais pouvait être destinée à l'export. 

Les deux responsables iraniens sont en visite de deux jours en Algérie, en compagnie de leur Premier vice-président, Ishak Djahankiri, en prévision de la tenue jeudi de la deuxième session de la Haute commission mixte algéro-iranienne qui sera couronnée par la signature de plusieurs accords de coopération bilatérale.

Vers la création de sociétés mixtes algéro-iraniennes dans le domaine routier  

L’Algérie et l’Iran comptent créer des sociétés mixtes dans le domaine de l’entretien, la surveillance et le contrôle des routes et des autoroutes, a indiqué le ministre des Travaux publics, Abdelkader Ouali.

A l’issue de son entretien avec le ministre iranien des Routes et de l’aménagement des villes, Abbas Akhondi, M. Ouali a déclaré à la presse que l’Algérie voulait tirer profit de l’expérience iranienne dans ce domaine à travers la création de sociétés mixtes.  

Le ministre iranien est en Algérie dans le cadre de la visite de deux jours du Premier vice-président iranien et qui verra la tenue de la Haute commission mixte algéro-iranienne.     

"L’Algérie a réalisé plus de 23.000 km d’autoroutes. Ce que nous intéresse avec les Iraniens, c'est de développer les moyens d’entretien et de surveillance électronique des routes", a précisé M. Ouali.

Il a ajouté que ces sociétés seraient régies par la règle 51/49 relative à l’investissement étranger en Algérie.

"Nous allons commencer à partir de janvier prochain à établir un nouvel agenda pour la concrétisation de cette coopération bilatérale et à la renforcer davantage", a encore dit le ministre qui a promis à son homologue iranien de veiller personnellement à l’aboutissement de ces partenariats.

Pour sa part, le ministre iranien Abbas Akhondi a fait part de la volonté et de l’engagement de son pays à consolider la coopération économique avec l’Algérie, en particulier dans le domaine des routes. "Nous sommes disposés et prêts à partager notre expérience avec nos frères Algériens, que ce soit dans ce le secteur routier ou autre", a-t-il indiqué.

Examen de la coopération algéro-iranienne dans les ressources en eau

Le ministre des Ressources en eau et de l’environnement Abdelouahab Nouri a évoqué avec le ministre iranien de l’Energie, Hamid Tshithiane les moyens de renforcer le partenariat bilatéral dans le domaine de l’eau.

A l’issue d’un entretien qu’ils ont eu, les deux ministres ont déclaré à la presse avoir convenu de consolider davantage la coopération bilatérale dans ce domaine en renforçant la formation et la création de sociétés mixtes.

Selon M. Nouri, cette rencontre a permis également aux deux parties d’évaluer l’état d’avancement du partenariat économique entre les deux pays qui ont signé en 2008 un mémorandum d’entente dans ce cadre.

Ce document, rappelle le ministre, permet de développer la formation des cadres des deux pays dans le domaine des ressources en eau, l’échange d’expérience et d’expertise ainsi que  le jumelage des établissements de formation des deux pays.

En outre, cette coopération vise à concrétiser des partenariats économiques entre les entreprises de réalisation des deux pays, a ajouté M. Nouri soulignant que l’Algérie souhaite tirer profit de l’expérience iranienne dans le secteur des ressources en eau auquel le gouvernement algérien accorde une grande importance.

De son côté, M. Tshithiane a estimé que de grandes potentialités de partenariat existaient dans ce secteur entre les deux pays, d’où la nécessité de les exploiter dans le cadre d’une coopération mutuellement bénéfique. 

Dans ce sens, il a fait savoir que les deux parties ont convenus de permettre aux entreprises de réalisation de chacun des deux pays à participer aux appels d’offres lancés dans l’autre. 

Vers le lancement de lignes aérienne et maritime directes entre les deux pays

 L'Algérie et l'Iran sont en discussion pour la création d'une ligne aérienne, Alger-Téhéran, et une autre maritime ainsi que le jumelage du port de Bejaïa avec le port Imam Khomeiny (centre du pays), a déclaré le ministre des Transports Boudjemâa Talaï.

Des accords de coopération en ce sens seront signés prochainement entre les deux pays, a précisé le ministre algérien à l'issue de son entretien avec le ministre iranien des Routes et de l'aménagement des villes, Abbas Akhondi.

Il a expliqué que le lancement de la ligne aérienne et maritime allait permettre le renforcement des échanges commerciaux et d'affaires entre les deux pays.

M. Talai a fait savoir que les deux parties ont convenu d'étudier la possibilité d'établir un jumelage entre les deux ports de Bejaïa (Est d'Algérie) et celui de Khomeiny (sur le Golfe), le plus important port en Iran qui est doté d’un complexe pétrochimique.

Pour sa part, M. Akhondi a indiqué que son pays úuvrait à consolider la coopération dans le domaine des transports avec l'Algérie, affirmant son engagement à veiller à la réussite de ces projets.

"Ma rencontre avec M. Talai a été très bénéfique dans le sens où elle nous a permis de passer en revue plusieurs créneaux dans lequel nous pouvons renforcer nos partenariats bilatéraux",  a-t-il dit indiquant que la connexion en transport était le meilleur moyen pour renforcer la coopération économique entre les deux pays. 

 

 

National, Politique