La décision est prise, le marché de gros de Semmar (gué de Constantine) va être transféré dans une zone extra urbaine. A travers cette délocalisation, les autorités semblent passer à une vitesse supérieure dans l’éradication de l’informel et son intégration dans le circuit légal.
En effet, ce plus grand comptoir de la capitale, fournissant les vivres aux wilayas du centre et employant plus de 20 000 travailleurs, reflète, à la fois, l’essor du marché informel, l’anarchie qui caractérise la distribution et renseigne, surtout, sur le flot de liquidité qui échappe à tous les contrôles.
Jusque là, «la majorité des 800 grossistes des fruits et légumes ou de produits alimentaires y exercent dans l'informel». Sur les ondes de la radio Chaine 3, le ministre du commerce, Bakhti Belaib, avoue que «des transactions commerciale se déroulent en dehors des enceintes commerciale».
Des pratiques frauduleuses servant à échapper aux contrôles fiscaux et génèrent, par conséquent, la spéculation sur les prix. «Quand l’offre et la demande ne se rencontrent pas sur le même espace, le prix n’est plus naturel», explique le ministre du commerce pour qui cette délocalisation et légalisation du marché de gros participera indéniablement à rendre les transactions plus transparentes. Ainsi, «à chaque fois qu’on tente une manœuvre spéculative, on pourra la déceler rapidement» affirme M. Belaid».
Si l’assiette foncière destinée à recevoir cette infrastructure n’a pas été, encore, identifiée, le montage financier est en cours, nous apprend la journaliste de la radio Chaine 3. Selon le ministre du commerce, la capacité d'accueil du nouvel espace commercial sera de 1.000 locaux, précisant qu'il s'agira d'un marché de dimension internationale vu qu'une partie des produits sera destinée à l'exportation.
Le SG de l'UGCAA, Salah Souilah a indiqué, pour sa part, que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal avait approuvé, lors de leur rencontre la semaine écoulée, le projet revendiqué depuis des années par l'UGCAA. La réalisation du nouveau marché ne devrait pas excéder un délai de six mois, a-t-il ajouté.