Lamamra : le processus de paix au Mali commence à donner des résultats "concrets"

Ramtane Lamamra, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

Le processus de paix au Mali commence à donner des résultats "concrets" depuis le parachèvement de la signature de l'Accord de Paix et de Réconciliation en juin 2015, a relevé lundi à Alger, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra.

"De manière générale, le processus de paix au Mali commence à donner des résultats concrets depuis le parachèvement de la signature de l'Accord, le 20 juin 2015, date qui a été retenue d'un commun accord comme celle du début de la mise en œuvre des engagements convenus dans le cadre du processus d'Alger", a déclaré M. Lamamra dans son allocution à l'ouverture de la réunion consultative de haut niveau du Comité de suivi de la mise en œuvre de l'Accord, issu du Processus d'Alger.

S'agissant de la situation sur le terrain, le ministre s'est réjoui que les parties prenantes du processus d'Alger "aient complètement cessé de s'affronter, notamment, à la faveur des rencontres inter et intra-communautaires de rapprochement organisées à Anefisen en septembre et octobre 2015". 

"Ces rencontres ont été bénéfiques pour le processus de paix en ce qu'elles ont favorisé l'émergence d'une dynamique de travail toute nouvelle au sein des instances de suivi de l'Accord", a-t-il affirmé. 

"Ce rapprochement louable, a-t-il poursuivi, produirait certainement davantage de résultats positifs en s'inscrivant pleinement dans le cadre global de l'effort de réconciliation nationale engagé en application de l'accord de paix". 

Selon le chef de la diplomatie algérienne, "il importe aussi qu'il soit préservé des agissements des groupes terroristes qui sévissent malheureusement dans la région et entravent le processus de paix en dépit d'une mobilisation des forces armées maliennes et des forces internationales".

A cette occasion, M. Lamamra a condamné "fermement" les attentats terroristes qui continuent de cibler le Mali et exprimé ses sentiments de solidarité et de sympathie avec les victimes. 

"Nous rejetons totalement toute forme d'intimidation et de menaces à la vie humaine et à la paix et la stabilité de nos Etats", a-t-il souligné.

Evoquant l'importance de cette réunion, M. Lamamra a estimé que les consultations "que nous mènerons, aujourd'hui, seront, j'en suis convaincu, très utiles pour la consolidation des acquis du processus de paix engagé au Mali". 

Pour le ministre, quatre principaux objectifs sont à assigner à ces consultations, à savoir: procéder à une évaluation objective de l'état et des perspectives du processus de paix en cours, hâter le processus de mise en œuvre de l'Accord, assurer aux instances de suivi toute l'efficacité recherchée, dans l'esprit et la lettre des dispositions pertinentes de l'Accord et renforcer l'action de mobilisation et l'effort collectif de la communauté internationale en soutien au Mali. 

Mahamane Baby : l'Algérie a joué un rôle "primordial" dans l'accord de paix au Mali

L'Algérie a joué un rôle "primordial" dans la concrétisation de l'accord de paix et de réconciliation entre les parties maliennes, a indiqué le ministre malien de l'Emploi, de la formation professionnelle, de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Mahamane Baby.

"Le rôle de l'Algérie a été primordial dans l'accord de paix et de réconciliation entre les parties maliennes", a déclaré le ministre malien à l'issue de son entretien avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali.

"Je voudrais remercier l'Algérie pour tout ce qu'elle a fait et continue de faire (pour le Mali), car au moment où je vous parle, une réunion stratégique des parties maliennes se tient à Alger", a-t-il relevé.

S'agissant de l'entretien qu'il a eu avec son homologue algérien, il a souligné avoir abordé "ce que nous pourrions faire pour que la coopération dans le secteur de la jeunesse soit à la hauteur des liens d'amitié et de fraternité liant les deux pays".

"Nous allons travailler sur un projet de protocole entre les deux ministères pour voir dans quelle mesure nous pourrions apporter un appui aux jeunes en général et principalement dans la mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation dans son volet lié à la prise en charge de la jeunesse", a-t-il soutenu.

Après s'être informé de la création, dans le projet de révision de la Constitution, d'un conseil supérieur de la jeunesse, M. Baby a estimé qu'il s'agit d'un "message politique fort du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en direction de la jeunesse algérienne".

De son côté, M. Ould Ali a relevé la nécessité de renforcer la coopération entre l'Algérie en le Mali dans le secteur de la jeunesse.

Mahamat Salah Annadif : Il faut aider à la mise en œuvre de l'accord de paix au Mali

La meilleure façon de combattre le terrorisme c'est d'aider à la mise en oeuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, a affirmé le nouveau chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (Minusma), M. Mahamat Salah Annadif.

"Actuellement, il y a deux camps au Mali: celui des signataires de l'Accord et celui des terroristes. Nous sommes avec le premier camp, et la meilleur façon de combattre le terrorisme c'est de contribuer à la mise en œuvre de l'Accord de paix dans ce pays", a affirmé, dans une déclaration à l'APS, M. Annadif à l'issue des travaux de la réunion consultative de haut niveau des membres du Comité de suivi de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

M. Annadif, également représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Mali, a dans ce sens mis l'accent sur la nécessité de conjuguer les efforts de tous les partenaires régionaux et internationaux, car, a-t-il expliqué, la solution pour combattre le terrorisme dans la région du Sahel "réside dans la résolution de la crise malienne".

"C'est quelque chose d'extrêmement important de voir toutes les parties maliennes se réunir autour d'une même table", s'est-il réjoui, affirmant que la réunion avait permis d'aborder et de discuter "de nombreux sujets sans tabou".

Interrogé sur la lenteur marquant le lancement des opérations de cantonnement dans le nord du Mali, M. Annadif a souligné que "trois sites ont été déjà identifiés". En effet, a-t-il fait remarquer, "c'est la procédure qui nécessite plus de temps, autrement les moyens existent et tout sera mis en oeuvre le plus rapidement possible".

Sur un autre volet, celui lié au développement dans les régions du nord, largement abordé lors de travaux de la réunion, M. Annadif a rappelé que ce point "constitue un objectif extrêmement important", notant que "sans développement il n'y aura ni paix ni sécurité".

Les travaux de la réunion des membres du Comité de suivi de mise en oeuvre de l'Accord de paix au Mali, ont pris fin dans la soirée après des heures de discussions en présence des représentants des trois parties signataires de l'Accord (Gouvernement, Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) et la Plateforme d'Alger) et tous les membre s de la Médiation (Algérie,Niger, Mauritanie, Burkina Faso, Tchad, Nigeria, France, Etats-Unis, ONU-MINUSMA, UA-MISAHEL, CEDEAO, UE, OCI).