Des réseaux «mafieux», versés dans l'importation frauduleuse' de médicaments, n’ayant généralement «aucune utilité thérapeutique», agissent actuellement en Algérie, alerte le président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, le Dr Lotfi Benbahmed.
Convié, mercredi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, il signale que cette activité informelle, pouvant avoir de «graves conséquences» sur la santé des malades, est entretenue avec la complicité de pharmaciens indélicats.
Une quinzaine à une vingtaine de remèdes feraient, selon lui, l’objet de ce commerce dans lequel, affirme-t-il, des médecins seraient également impliqués, parce que les prescrivant.
S’exprimant à propos du marché du médicament dans le pays, qu’il estime à 2,8 milliards de dollars/an, l’intervenant signale que 45% de la production est réalisée localement, relevant, toutefois, que certain industriels ont tendance à fabriquer les mêmes traitements.
Pour le Dr Benbahmed, il devient impératif de donner corps à un Plan national de production du médicament, intégrant les divers aspects de formation, d’élaboration des traitements et leur fabrication, pouvant servir de levier de croissance économique.
Assurant que la nomenclature des médicaments répond présentement aux besoins thérapeutiques exprimés, l’invité contredit, d’autre part, la présence de pénurie, assurant qu’il s’agit en réalité de plus de ruptures momentanées.
Il dénonce, par ailleurs, la prolifération d’« herboristeries », transformées, dit-il, en véritables officines pharmaceutiques et dont les articles ne sont pas contrôlés, parce qu’assimilés à des « produits alimentaires ».
Cela fait des mois, rappelle-t-il, que l’on a demandé qu'il soit mis fin à leurs activités, « dangereuses pour la santé publique. Le procureur de la république a été saisi pour exercice illégal de la pharmacie, « mais rien n’a encore été entrepris », regrette-t-il.