Le programme prévisionnel d'importation de médicaments (PPI) pour l'année 2021, établi par le ministère de l'Industrie pharmaceutique, permettra une baisse de la facture d'importation de l'ordre de 40% par rapport à 2019, ce qui représente un montant de 800 millions de dollars, a indiqué à l'APS le directeur des activités pharmaceutiques et de la régulation au ministère de l'Industrie pharmaceutiques, docteur Bachir Alouache.
"Une performance" qui a été réalisée grâce à une démarche "inédite" initiée par le ministère de l'Industrie pharmaceutique, depuis sa création en juillet 2020, qui devrait permettre de baisser la facture d'importation des médicaments de 800 millions de dollars en 2021, par rapport à l'année précédente où elle s'était élevée à 2 milliards de dollars, a précisé le cadre du ministère.
Cette économie "considérable" de l'ordre de 40% a été réalisée en réussissant à concilier entre les besoins nationaux en termes de médicaments et les stocks existants, a ajouté M. Alouache qui a considéré que cela reflète les objectifs de la régulation du marché du médicament en
Algérie qui s'articule autour de trois axes: assurer la disponibilité des médicaments, développer l'industrie pharmaceutique locale et baisser la facture d'importation des médicaments.
Avant de détailler le calcul des économies en devises prévues pour 2021 en matière d'importation de médicaments, M. Alouache a expliqué que les produits pharmaceutiques ont été segmentés en deux catégories, à savoir ceux strictement importés et le segment des produits "mixtes", dont une partie est produite localement et l'autre importée.
Cette réduction de plus de 800 millions d’euros a été rendue possible grâce à quatre leviers d’intervention, à savoir une meilleure gestion des stocks, le développement de la production nationale, la limitation de l’importation des produits pharmaceutiques non essentiels et l’interdiction de l’importation des produits pharmaceutiques fabriqués localement.
L’enregistrement de nouveaux biosimilairex permettra, aussi, à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) de faire des économies importantes.
D'autre part, l'Agence nationale des produits pharmaceutique (ANPP), à travers les différents comités installés à son niveau (Comité économique multisectoriel), doit prioriser le traitement de tous les dossiers "qui présentent un intérêt thérapeutique et surtout économique", ce qui signifie que lorsque plusieurs produits importés sont proposés sur le marché, le choix se portera sur celui qui affichera le prix le moins cher tout en garantissant une efficacité et une efficience optimales.
M. Alouache a, toutefois, tenu à préciser que la décision de suspendre l'importation d'un médicament quelconque n'est pas prise fortuitement, expliquant que lorsque deux ou trois fabricants locaux s'engagent à satisfaire la demande nationale sur un médicament, le ministère suspend l'importation de ce produit, car l'importation vient, selon lui, en appoint pour compléter les quantités nécessaires pour répondre aux besoins du marché local.
A ce titre, il a révélé que les services du ministère se sont rendu compte que sur certains produits, "des surstocks à même de suffire pour couvrir une année et plus de consommation" ont été constitués, ce qui les a amenés à préconiser de suspendre l'importation de ces produits, jusqu'à ce que le besoin de renouveler ces stocks se fasse ressentir.
De son côté, l'Observatoire national de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques est en voie d’établissement, en associant le Comité des experts cliniciens, une liste de médicaments importés et produits localement, remboursables, dont le ministre de l’Industrie pharmaceutique veille à la disponibilité, ce qui permettra d'orienter les prescripteurs sur les médicaments qui seront sur le marché durant l'année 2021. (APS)