Le rideau est tombé lundi dernier sur le Grand Tour d’Algérie de cyclisme (GTAC). Après 25 longues journées de compétition, il est à présent l’heure de tirer les premiers enseignements et de faire un pré-bilan d’une édition 2016 du GTAC, marquée par la domination outrageante de la formation émiratie d’Al Nasr Dubaï.
C’est à l’issue d’une dernière course disputée en plein cœur de la capitale, et en nocturne, que le GTAC a tiré sa révérence. Le plus grand tour cycliste au monde (22 étapes), version 2016, fut assez spécial, il occupera ainsi une place particulière dans les archives de la petite reine algérienne au vu des résultats techniques enregistrés.
En effet, les amoureux de la bicyclette garderont en mémoire une compétition dominée de bout en bout, ou presque, par une équipe venue des Emirats arabes unis, Al Nasr Dubaï.
L’hégémonie d’Al Nasr Dubaï
Représentant la section cyclisme du doyen des clubs sportifs émiratis, Al Nasr, qui veut dire victoire en arabe, a su faire honneur à son nom en raflant 20 des 22 étapes mises en jeu entre le 04 et le 28 mars.
Créée en janvier dernier seulement, «La vague bleu» a déferlé comme un tsunami sur les routes algériennes glanant tout sur son passage. Dès le premier coup de pédale donné à Alger, la toute nouvelle équipe émiratie, composée d’excellents coureurs autour de l’expérimenté Tomas Vaitkus, a fait main basse sur toutes les 20 premières étapes en plaçant à chaque fois l’un de ses éléments sur la plus haute marche du podium.
C’est ainsi que l’Espagnol Jesus Rubio a glané le circuit international d’Alger, que l’Italien Luca Wackermann a gagné les tours internationaux d’Oran, de Blida et de Annaba, que le Marocain Essaid Abelouache a fait de même lors du tour international de Sétif et que Tomas Vaitkus a brillé au grand prix d’Oran et au tour international de Constantine.
Les Algériens hors sujet
Il faut dire en toute honnêteté que les équipes algériennes sont passées complètement à coté de leur sujet lors de ce rendez-vous. Mise à part la brillante prestation de Nassim Saidi (ASSN) lors de l’ultime course disputée à Alger, le reste du contingent algérien n’a fait que constater les dégâts.
Toutefois, il serait mal honnête de tout mettre sur le dos des coureurs. En effet, la fédération algérienne de cyclisme (FAC) doit également assumer une sa part de responsabilité dans cette déroute. En voulant optimiser les chances algériennes, la FAC a pris, unilatéralement, la décision de convoquer les meilleurs athlètes afin de constituer trois sélections nationales, ce qui a pénalisé énormément les équipes.
Mise à part le Vélo Club Sovac qui a pu participer en tant que club, les autres formations ont du faire l’impasse sur le GTAC faute de coureurs. C’est le cas du GS Pétroliers, l’une des meilleurs équipes algériennes, qui a vu 11 de ses éléments convoqués en EN.
Une décision qui n’a pas été du goût de tout le monde, les coureurs y compris. Ces derniers ont fait preuve d’un manque de coopération et de volonté de bien faire, durant deux quatre épreuves, avant de s’attirer les foudres de la FAC pour enfin corriger le tir lors du reste des dix épreuves.
Afin de diminuer un peu cette tension, la FAC a permis aux équipes de choisir deux grands prix afin de participer sous leurs couleurs respectives. Etonnamment, c’est là que les résultats des Algériens ont été les meilleurs avec une 2e place pour Abdelkader Belmokhtar (GSP) au critérium international de Sétif et le sacre de Nassim Saidi au critérium international d’Alger.
Les Erythréens aussi
L’autre équipe à avoir grandement déçu cette année est la sélection nationale de l’Erythrée. Les Aron Debretsion, Tesfom Okubmariam ou autre Mehari Tesfatsion ne se sont pas montrés sous leur meilleur visage. Réputés pour être d’excellents grimpeurs et très attendus dans les épreuves de montagne, les Erythréens ont eux aussi subi la loi d’Al Nasr.
Le GTAC, ou la grande vadrouille
S’il y a bien autre chose dont la FAC devrait tenir compte dans le futur, c’est bien le choix des équipes participantes. Alors qu’un plateau, des plus alléchant, formé de plus d’une vingtaine d’équipes a été annoncé avant le début des épreuves, seulement neuf nationalités ont été présentes avec des équipes qui n’ont pas vraiment le niveau requis. C’est l’exemple de la formation espagnol de Speed Road Gomistar qui selon toute vraisemblance est venue en Algérie pour faire du tourisme au regard de ses résultats et prestations.
Une organisation de plus en plus maitrisée
Côté organisation, le GTAC s’est globalement bien déroulé. La société Nord Sud Organisation (NSO), chargée du volet logistique de ce grand évènement, s’emble maitriser son sujet de plus en plus.
« Ca s’est déroulé parfaitement bien et il n’y a pas eu de couac au niveau de l’organisation. En dépit des mauvaises conditions climatiques, nous avons pu nous adapter, même si pour le président du jury (Miroslav Janout NDLR) les étapes du GTAC sont toujours difficiles », a indiqué le directeur du GTAC, Rabah Ouchaoua.
Néanmoins, et contrairement à ce qui a été dit par le premier responsable de l’organisation, quelques insuffisances ont été enregistrées dans cette édition 2016 du GTAC à l’image des problèmes techniques qui ont gêné le bon fonctionnement de la radio du tour, chose qui a compliqué grandement le travail des journalistes et des équipes participantes.