Une ligne aérienne directe liant les deux capitales algérienne et émiratie, Alger et Abu Dhabi, sera ouverte prochainement, a annoncé, dimanche à Abu Dhabi, l’ambassadeur d’Algérie aux Emirats arabes Unis, Salah Attiya. De même une usine algéro-émiratie pour la transformation et la production d’acier sera menée en partenariat par deux groupes privés des deux pays, devra entrer en production en 2018 à Relizane (ouest algérien)
Intervenant au premier forum économique algéro-émirati, le diplomate algérien a expliqué que cette nouvelle ligne allait contribuer dans le renforcement des échanges commerciaux et économiques entre les deux pays.
Actuellement, plusieurs vols réguliers existent entre Alger et Dubaï (première ville émiratie) assurés par les compagnies des deux pays et même étrangères (par transit).
La liaison Alger-Abu Dhabi sera desservie par les deux compagnies Air Algérie et Etihad Airlines, a indiqué à l’APS M. Attiya, ajoutant que les discussions entre les deux compagnies sont à un stade "très avancé".
Lors de son intervention au Forum d’affaires, M. Attiya a également fait savoir que l’Algérie participerait, pour la première fois, au prochain "Global village", qui se tiendra à Dubaï de novembre 2016 à avril 2017, durant lequel des entreprises du monde entier viennent exposer et vendre leurs produits notamment agroalimentaires, artisanaux et autres.
En outre, l’Algérie va également participer pour la première fois au festival de Cheikh Zayed pour le patrimoine prévu en novembre 2016.
Selon M. Attiya, l’Algérie peut s’inspirer de l’expérience émiratie pour diversifier son économie et sortir de sa dépendance des hydrocarbures.
"L'Algérie se dirige vers la diversification de son économie et les EAU ont déjà engagé avec succès cette option. Cet aspect favorise donc l’élargissement et le renforcement de notre coopération bilatérale", avance-t-il.
L’usine d'acier algéro-émiratie prévue à Relizane
Une usine algéro-émiratie pour la transformation et la production d’acier, dont le projet est mené en partenariat par deux groupes privés des deux pays, devra entrer en production en 2018 à Relizane (ouest algérien), a-t-on appris, dimanche à Abu Dhabi, auprès des initiateurs de ce projet.
D’un coût global de 300 millions de dollars, ce projet est le fruit d’un partenariat entre le groupe privé algérien Bellazoug, spécialisé dans le bâtiment et l’importation des matériaux de construction ainsi que le tourisme, et le groupe émirati Bidewi Group activant dans la production et la commercialisation des matériaux de construction, selon la présentation de ce projet lors du 1er forum économique algéro-émirati tenu dimanche dans la capitale émiratie.
Avalisé récemment par le Conseil national de l’investissement (CNI), ce projet, dont le capital sera détenu à hauteur de 51% par la partie algérienne et de 49% par la partie émiratie, sera réalisé en 4 phases, ont détaillé à l'APS les partenaires dans ce projet en marge de ce forum.
Dans sa première phase de démarrage, prévue dans 18 mois, l’usine de Relizane produira des profilés d’acier et des barres pour le rond à béton (biellettes) pour une capacité de production de 600.000 tonnes/an, selon le manager du projet, Massimo Pellegri.
Cette première partie du projet, qui coûtera aux partenaires près de 110 millions de dollars, va permettre de générer 650 postes d’emplois directs.
Quant à la deuxième étape du projet, elle consiste au lancement d'une fonderie avec l’installation d’un four électrique, sachant que l’usine va transformer les déchets ferreux en biellettes.
Cette phase devra être concrétisée au bout d’une année et demie après le démarrage de l’usine, c’est-à-dire dans un délai de trois ans.
En outre, l’usine va récupérer les résidus ferreux pour les exploiter dans l’industrie de briqueterie.
Une fois mise en service complètement, l’usine produira les dérivés et structures métalliques nécessaires pour les travaux publics et la construction, avec une capacité annuelle de plus d’un (1) million de tonnes, devant permettre de créer plus de 2.000 emplois directs.
S’agissant du marché ciblé par cette usine, les responsables du projet ont expliqué qu’il s'agissait en priorité du marché national qui est "très porteur", mais qui peut aller à l’export une fois la demande locale satisfaite.
L’Algérie consomme près de 12 millions de tonnes d’acier/an dont près de 10 millions de tonnes proviennent de l’importation pour un montant de 7 milliards de dollars, alors que la production locale est estimée à 2,5 millions de tonnes, selon les chiffres présentés lors de cette rencontre.
Par ailleurs, lors de sa présentation du projet, M. Pellegri a vivement recommandé aux opérateurs émiratis d'investir massivement en Algérie, un des rares pays, a-t-il soutenu, "à offrir des opportunités d’investissements au moment où la plupart des pays sont en situation de récession".
Il a également relevé les facilités et avantages offerts par les autorités algériennes pour l’aboutissement de ce projet d'aciérie.
APS