Pétrole : La BM prévoit un baril à 41 dollars en 2016

La Banque mondiale a revu à la hausse sa prévision du cours de pétrole en tablant sur un baril de 41 dollars en 2016, contre 37 dollars dans son pronostic fait en janvier dernier, et ce, en raison de la réduction des excédents d’offre sur les marchés qui devrait faire remonter les cours.

Dans son rapport trimestriel sur les prévisions des prix des principaux produits de base, publié mardi à Washington, la BM note que les cours de brut se sont redressés pour passer d’un creux de 25 dollars le baril à la mi-janvier à 40 dollars le baril en avril.

Les cours ont été soutenus par la baisse du surplus de l’offre sur les marchés, causée par les perturbations survenues dans la production pétrolière en Irak et au Nigeria, et par la chute de la production du pétrole de schiste aux Etats-Unis, selon ce rapport qui analyse de façon détaillée les prix de 46 produits de base sur trois mois.

Le redressement des cours devrait se poursuivre en 2017, selon la BM qui anticipe un baril à 50 dollars pour l’année prochaine. 

"Les prix des produits énergétiques augmenteront légèrement au cours de l’année à la faveur d’un rééquilibrage des marchés après une période d’offre excédentaire", déclare John Baffes, économiste en chef à la BM.

"Pour autant, les prix du pétrole pourraient baisser à nouveau si l’OPEP accroît sensiblement sa production et si celle des pays non membres de l’OPEP ne diminue pas aussi rapidement que prévu", précise-t-il toutefois.

En 2016, les prix du gaz naturel s’inscriraient également à la baisse sur les trois plus grands marchés d’Europe, des Etats-Unis et du Japon.

Le prix du gaz sur le marché européen devrait reculer à 4,18 dollars le million BTU en 2016 contre 6,87 dollars en 2015. 

Les prix devraient légèrement s’améliorer à partir de 2017 mais resteront à des niveaux bas ne dépassant pas 6,42 dollars le million BTU à l’horizon 2025, selon les prévisions de la BM.

      Baisse prévue des prix des produits de base industriels et agricoles

Par ailleurs, tous les principaux indices de produits de base devraient baisser en 2016 par rapport à l’année précédente, du fait de la persistance d’une offre élevée, avance le rapport.

Les prix des produits de base industriels, qui incluent l’énergie, les métaux et les matières premières agricoles, subiront l’effet de la faiblesse des perspectives de croissance des marchés émergents et en développement.

Les prix de l’énergie, incluant le pétrole, le gaz naturel et le charbon, devraient baisser de 19,3% en 2016 par rapport à l’année précédente, mais le recul prévu restera moins prononcé que les 24,7 % prévus dans le rapport de janvier.

Les cours des produits non énergétiques (métaux, minerais, produits agricoles, engrais...) devraient diminuer de 5,1% cette année, alors que la baisse avait été projetée à 3,7% en janvier.

Les prix des métaux devraient fléchir de 8,2% durant 2016 au lieu de 10,2% tel que prévu en janvier en raison de la probabilité d’une accélération de la hausse de la demande de la Chine.

Le recul des prix agricoles devrait être plus marqué que celui prévu en janvier, en raison des récoltes de la plupart des catégories de céréales et d’oléagineux, qui s’annoncent une nouvelle fois abondantes, et aussi de la diminution des coûts énergétiques contribuant aussi à affaiblir les cours agricoles.

La BM relève à ce propos que la faiblesse des prix des produits de base compromet les perspectives de croissance de nombreux pays riches en ressources naturelles qui ont connu une poussée des investissements durant la hausse des prix des produits de base des années 2000.

Les prix du pétrole et des métaux étant aujourd’hui inférieurs de 50% à 70% de leurs sommets du début de 2011, un certain nombre de projets d’exploitation des ressources naturelles ont déjà été suspendus ou différés dans plusieurs pays émergents ou en développement, relève la BM.        

"Le report de ces projets risque d’avoir des conséquences négatives sur des pays qui ne peuvent guère se permettre ce genre de revers", note Ayhan Kose, directeur du Groupe d’étude des perspectives de développement de la BM.

"Une plus grande transparence, un fonctionnement plus efficient de l’Etat et l’amélioration des cadres macroéconomiques pourraient atténuer ces perturbations", recommande-t-il.

APS

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