La Route nationale (RN-23) constitue, sur son tronçon reliant Laghouat à Aflou sur une centaine de kilomètres, un axe meurtrier et un danger qui pèse sur la vie de ses usagers.
D’une longueur de 165 km, depuis la ville de Laghouat aux limites territoriales avec la wilaya de Tiaret, via la ville d’Aflou, cet axe routier, dont une vingtaine de kilomètres seulement est dédoublée, a été le théâtre depuis le début de cette année d’une cinquantaine d’accidents ayant entrainé la mort d’une personne et fait 58 blessés, sans compter le lourd bilan du dernier accident ayant causé 32 morts et 22 blessés, selon la Protection civile.
La réalisation d’un projet de dédoublement de la RN-23 a constitué, depuis, l’essentiel des préoccupations de la population locale, soulevée à plusieurs niveaux, dont à l’Assemblée populaire de la wilaya et aux ministres du secteur lors de leurs visites de travail dans la région.
Cette préoccupation est devenue, depuis les tragiques accidents de septembre 2014 et juin 2016, une revendication des différentes parties, responsables locaux, élus et représentants de la société civile.
Nombreux sont les présidents d’associations et notables de la commune d’Aflou qui ont lancé un appel "urgent" aux instances centrales pour prendre en charge cette doléance et úuvrer à mettre un terme aux "massacres" routiers survenus sur ce tronçon et de manière "croissante".
Vitesse et étroitesse de la chaussée à l’origine d’accidents mortels
Des témoins, blessés d’accidents de la circulation sur cet axe et des usagers de la route Aflou-Laghouat, s’accordent à reconnaitre que l’excès de vitesse de certains conducteurs, notamment les jeunes, en plus de l’étroitesse de la chaussée supportant difficilement le double sens, sont à l’origine d’accidents mortels.
Les investigations ont démontré que l’excès de vitesse était à l’origine d’un accident tragique survenu sur ce tronçon, en septembre 2014, et pour lequel le conducteur du bus fautif s’est vu infliger une peine de 10 années de prison en plus d’autres griefs, pour "homicide volontaire à l’aide d’un véhicule poids lourd de transport de voyageurs, sous l’effet de stupéfiants".
Ces enquêtes ont laissé apparaitre aussi que la zone de Djeder constitue le point noir de cette route, au regard du nombre croissant d’accidents et de victimes engendrées, dont le dernier en date s’est produit en juin 2016 presque au même endroit que celui de septembre 2014.
Ce tronçon aux nombreux virages dangereux, en plus de l’étroitesse de sa chaussée et autres facteurs, est source de plusieurs accidents, malgré les campagnes de sensibilisation et la signalisation installée par la direction des Travaux publics (DTP).
L’étude technique du dédoublement de voies bientôt livrée
Selon la DTP de la wilaya de Laghouat, l’étude technique du projet de dédoublement de la RN-23 entre Aflou et Laghouat, jusqu’au village de Hassiane- Dib, aux limites territoriales Nord-ouest de la wilaya de Laghouat, a atteint un taux d’avancement de 60% et devra être livrée prochainement.
L’étude en question se heurte cependant à plusieurs contraintes afférentes au foncier et à la question de l’expropriation des terrains traversés par le tracé du projet, en plus de la délocalisation des pylônes et lignes électriques, a expliqué le DTP de Laghouat, Brahim Chenine.
Parmi les travaux prévus dans cette étude, la réalisation d’une route de contournement de la ville d’Aflou, reliant le nouveau centre universitaire de Laghouat, la RN-47 et l’intersection Sidi-Bouzid/ Laghouat.
La population locale attend avec "impatience" la réalisation de cette opération qui devra assurer une fluidité de la circulation et réduire sensiblement les accidents de la route.
L’axe routier Laghouat-Aflou a enregistré ces dernières années, notamment au niveau du lieudit "Djeder" sur le territoire de la commune d’Oued-Morra, deux des plus lourds bilans, l’un en septembre 2014 ayant fait 17 morts et 27 blessés, et l’autre en juin 2016 ayant causé 32 morts et 22 blessés.