La rencontre économique Algérie-Afrique se tiendra du 3 au 5 décembre prochain à Alger au lieu du 19-21 novembre, a indiqué lundi à Alger le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Ramtane Lamamra.
M. Lamamra s'exprimait lors d'une conférence de presse qu'il a animée conjointement avec le ministre de l'Industrie et des mines et celui du Commerce, respectivement MM. Abdessalam Bouchouareb et Bakheti Belaib ainsi que du président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) Ali Haddad, à l'issue d'une réunion dédiée aux préparatifs de cette rencontre.
Le report de cette rencontre, qui verra la participation de plusieurs pays d'Afrique, est lié à des raisons conjoncturelles internes et externes, a expliqué M. Bouchouareb.
"L'organisation de ce forum s'inscrit dans le cadre de la politique de l'Algérie en Afrique, guidée par le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika, visant à renforcer sa place dans le continent et à contribuer à son intégration, notamment économique", a affirmé M. Lamamra.
"Les pays africains restent attachés à l'Algérie qui dispose d'énormes potentialités pour conquérir ce vaste marché sur le volet commercial mais aussi sur celui de l'investissement", a-t-il souligné.
Selon lui, cette rencontre va réunir, pour la première fois, des hommes d'affaires de plusieurs pays du continent, ce qui leur permettra d'explorer de nouvelles opportunités de partenariat économique, surtout industriel.
En outre, elle intervient dans le sillage du nouveau modèle économique de croissance de l'Algérie qui mise sur la diversification économique en réduisant la dépendance du pays aux hydrocarbures, selon M. Lamamra.
"L'objectif de cette rencontre est de (trouver les moyens, ndlr) pour que la présence de l'Algérie en Afrique soit plus qualitative et continue en touchant tous les domaines", a-t-il encore dit.
A rappeler qu'un Comité de préparation pour cette rencontre avait été déjà installé. Il est composé de représentants des ministères des Affaires étrangères, de l'Industrie et du Commerce.
Il sera prochainement élargi à d'autres départements ministériels, directement ou indirectement concernés par la rencontre, ainsi qu'aux deux secteurs public et privé, a assuré M. Lamamra.
Interrogé par la presse sur les modes de financement auxquels les opérateurs algériens envisagent de recourir pour investir en Afrique, M. Lamamra a assuré que plusieurs types de financement potentiels existaient, citant à titre d'exemple les banques de développement en Afrique.
De son côté, le ministre de l'Industrie et des mines a indiqué que l'organisation de cette rencontre a été initiée après l'intérêt exprimé par plusieurs pays africains pour accueillir des investissements et importer des produits algériens.
"Aujourd'hui, nous sommes très sollicités par les Africains dans plusieurs domaines, en particulier la mécanique", a indiqué M. Bouchouareb à ce propos.
Dans ce sens, il a avancé que l'Algérie deviendrait un "pôle" en Afrique pour la firme américaine Massey Fergusson qui a une unité de fabrication de tracteurs agricoles à Constantine.
Dans ce même contexte, le ministre a cité les besoins énormes du continent africain en électrification, ce qui donne à l'Algérie une grande potentialité pour concrétiser des projets d'investissement.
Il a également annoncé la signature la semaine prochaine de trois contrats avec des partenaires étrangers dans le domaine du phosphate dans lequel l'Algérie ambitionne de devenir un grand producteur.
Sur un autre volet, M. Bouchouareb a fait savoir que la Loi de finances de 2017 prévoyait des mesures visant à faciliter l'acte d'exporter, soulignant qu'il s'agissait d'une démarche de soutien globale.
Selon MM. Bouchouareb Belaib, le soutien apporté actuellement à l'exportateur "n'est peut être pas suffisant" sur le plan financier, indiquant que les deux ministères étaient en cours de discussion pour régler cette question.
De son côté, le président du FCE a exprimé l'engagement et la volonté de son organisation à assurer la réussite de cet événement et surtout contribuer au développement de l'économie algérienne.
Il a appelé à cette occasion les entrepreneurs algériens à "faire confiance en eux-mêmes et à faire confiance au gouvernement qui est disposé à les aider et accompagner".