Sommet de l'UA à Kigali : l'élection de la Commission au menu, l’Algérien Smail Chergui candidat au poste de Commissaire à la paix et à la sécurité

Les travaux de la 27ème session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) se poursuivront lundi à Kigali (Rwanda) avec à l'ordre du jour l'élection des membres de la Commission de l'organisation continentale, en l'absence d'un commun accord sur le remplaçant de la présidence sortante de l'Union. Le vote est donc différé à Janvier 2017. 

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, représente le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aux travaux de ce sommet qui se tiendra à huis-clos. 

"Lundi aura lieu l'élection pour le renouvellement de la Commission de l’UA et pour laquelle l’Algérie a présenté la candidature de l’ambassadeur Smail Chergui au poste de Commissaire à la paix et à la sécurité", a indiqué, dimanche soir, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, en marge des travaux du sommet.

 L'élection du nouveau président de la Commission de l'UA est l'un des moments les plus  attendus à Kigali. L'actuelle présidente, la Sud-africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, à la tête de la Commission depuis 2012, n'étant pas candidate à sa propre succession.

Trois candidats sont en lice pour lui succéder. Il s'agit de la ministre des Affaires étrangères du Botswana, Pelonomi Venson-Moitoi, de l'ancienne vice-présidente ougandaise, Speciosa Wandira Kazibwe, et du ministre des Affaires étrangères de la Guinée équatoriale, Agapito Mba Mokuy.

Au premier jour des travaux dimanche, M. Sellal a présenté l'expérience algérienne en matière de promotion des droits et du rôle de la femme.  Il a affirmé que les réformes lancées par le président Bouteflika "améliorent considérablement" la place et le rôle de la femme dans la société algérienne et témoignent d'une "authentique volonté d'élargir les espaces démocratiques et d'asseoir une gouvernance performante".

Zone de libre-échange continentale

M. Sellal a appelé, par ailleurs, à l'"intensification des efforts" des Etats membres de l'UA  pour le parachèvement de la création de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC), à l'horizon 2017.

Il a réitéré, à cet égard, "l'engagement de l'Algérie à ne ménager aucun effort pour contribuer efficacement, et de concert avec tous les Etats membres de l'UA, à l'entreprise ultime de l'intégration de notre continent, dont la ZLEC en est le levier essentiel".

L'autre point important qui a été examiné par le sommet est la réforme des Nations Unies notamment de son Conseil de sécurité.

L'Algérie, par la voix de son Premier ministre, a exprimé son "attachement" à la position africaine commune (Consensus d'Ezulwini), incarnée par le Comité des 10 dont l'Algérie est membre.

L'UA a demandé des réformes "profondes" du Conseil de sécurité de l'Onu, et l'Afrique, qui ne dispose que de trois sièges non-permanents au Conseil de sécurité de l’ONU, réclame deux sièges permanents avec droit de veto et cinq sièges non-permanents.

Les dirigeants africains ont abouti à un "consensus" sur une position africaine commune en ce qui concerne ce point et le Comité des dix a été chargé de faire campagne, dans ce sens, à tous les niveaux, notamment auprès des blocs régionaux.

S'affranchisse de la dépendance extérieure

Intervenant à l'ouverture de sommet, des dirigeants africains ont exprimé leur volonté de s'affranchir de "la dépendance frustrante et compromettante" des financements extérieurs.

Le président tchadien, Idriss Deby, président en exercice de l'UA, a souligné nécessaire de s'affranchir de l'immense défi de "la dépendance frustrante et compromettante des financements extérieurs, ajoutant qu'il faut des "ressources colossales" pour concrétiser l'ambition qui se dégage de l'Agenda 2063.

De son côté, la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a affirmé que l'élaboration de l'Agenda africain 2063 vise à favoriser l'émergence d'un "continent intégré géré par ses citoyens".

Pour ce qui est du fonctionnement de l'UA, la présidente la Commission pense qu'il est nécessaire qu'elle s'affranchisse de la dépendance extérieure.

Pour le président rwandais, Paul Kagamé, "l'unité ne doit pas rester un slogan creux", mais une motivation pour l'Afrique de se défaire des "frontières émanant d'un autre siècle".

A son tour, la présidente de l'Union panafricaine de la jeunesse (UPJ), Francine Muyumba, a exprimé ses vives remerciements aux dirigeants africains pour avoir intégrer les jeunes au centre des politiques de développement et des instances de prise de décisions de l'UA.

Cette cérémonie a été aussi marquée par une intervention du président de l'Etat de Palestine, Mahmoud Abbas, qui a remis à Nkosazana Dlamini-Zuma "L'Etoile d'El Qods" en reconnaissance de "ses efforts et son soutien à la cause palestinienne".

A l'ouverture des travaux du sommet, les dirigeants africains ont observé une minute de silence à la mémoire du président sahraoui Mohamed Abdelaziz. Ils ont salué le nouveau président sahraoui, Ibrahim Ghali, et exprimé leur soutien indéfectible pour le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental.

Le sommet a été l'occasion pour lancer le passeport électronique africain, dont le premier spécimen a été remis symboliquement au président en exercice de l'UA. APS

 

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