Grève dans l'Education : ministère et syndicats en alerte

Premier jour de grève à l'appel de plusieurs syndicats du secteur de l'Education. Aucun chiffre, pour l'instant, sur le suivi du débrayage à l'echelle nationale.    

Selon Noureddine Himed, journaliste à la radio Chaine 3, qui s'est rendu à l’école primaire Rahmani de Jolie vue de Kouba (Alger) et les CEM et Lycées environnants, le mouvement est "diversement suivi". Certains enseignants ont répondu favorablement à l'appel de la grève, d'autres non, a constaté le journaliste de la chaine3, qui a évoqué des parents d'élèves, désemparés,qui reviennent sur les lieux pour récupérer leurs enfants.

Leila Bouzar de la radio Chaine 3, qui s'est rendu au ministère de l'Education nationale et a rencontré les syndicats, parle d'une mobilisation générale, de par et d'autre, pour gérer la situation et suivre le mouvement.  

Suivi "mitigé" dans de le Sud et l’Ouest du pays selon l'APS

Selon l’APS, la grève des deux jours (17-18 octobre courant) a connu un suivi "mitigé" dans certaines wilayas du Sud du pays, a-t-on constaté, tout en avançant des appréciations contradictoires entre la tutelle et les syndicats.

Dans la wilaya de Ouargla, plusieurs enseignants ont répondu à l’appel de grève dans divers établissements éducatifs, à l’instar du Collège d’enseignement moyen (CEM) Djaber Ben Hayane à Bamendil (Nord d’Ouargla), avec un nombre de grévistes ayant atteint, aux premières heures, 12 sur 23 enseignants, a-t-on signalé à la Direction locale du secteur de l’éducation. De même pour le lycée Abdelmadjid Boumada et le CEM Moulay Larbi

Par contre, dans d’autres établissements aucun gréviste n’a été signalé dans la matinée entre enseignants et administratifs, notamment au Collège Ferhat Gherbouz, l’école primaire Emir Abdelkader et le lycée Ali Mellah (Ouargla), selon la direction du secteur.

La grève a été partiellement suivie dans la wilaya de Laghouat, où a été relevé un taux de suivi estimé à "95 % pour le secondaire, contre 60 % pour le moyen et le primaire", selon le Cnapest.

Dans la wilaya de Tamanrasset, la direction du secteur a fait état d’un "faible" suivi de la grève, signalant un taux de 4,90 % dans les trois cycles d’enseignement. Les représentants de syndicats grévistes signalent, par contre un taux de suivi dans les trois cycles d’enseignement "oscillant entre 60 et 80 %".

Dans le même sillage, la direction de l’éducation de la wilaya d’El-Oued a enregistré un faible taux de suivi estimé à 6 % pour l’encadrement pédagogique et à 3% pour les administratifs contre "85% pour le primaire et le moyen et de 89% pour le secondaire", selon l’intersyndicale.  

Les représentants des organisations syndicales précités ont, eux, relevé un taux de suivi de, toujours dans la wilaya d’El-Oued.

Peu suivi au premier jour à l’Ouest du pays

Les taux de suivi du mot d’ordre de grève ont été mitigés dans l’Ouest du pays, au premier jour du débrayage, a-t-on constaté.

Si les syndicats autonomes annoncent des taux variant entre 45 et 95%, les directions de l’éducation, pour leur part, estiment que le débrayage a été "peu suivi".

Comme à Oran, la direction de l’éducation de la wilaya d’Oran estime que le suivi de la grève est "faible", sans annoncer un quelconque taux. 

Dans la wilaya de Tlemcen, le taux de suivi global avancé par la Direction de l’éducation ne dépasse pas les 11,31%  pour les trois cycles, alors que les syndicats autonomes annoncent un taux de suivi de 45% en milieu de journée.

A Mostaganem, l’administration a indiqué un débrayage à 36%  au niveau des trois paliers alors que les syndicats autonomes annoncent un taux variant entre 70 et 80% pour cette première matinée.

A Saïda, les 12 syndicats autonomes parlent d’un taux de suivi de 45% contre 13,92%, pour la direction de l’éducation. C’est le cas également à Mascara et à Tissemsilt où l’écart entre les deux parties est important en matière d'estimation du taux de suivi du débrayage. Dans cette dernière wilaya, le débrayage aurait touché 2,18% des personnels du secteur de la santé, selon une source locale. 

Taux de suivi disparate dans les wilayas de l’Est

Des taux de suivi disparates du mouvement de contestation auquel ont appelé des syndicats autonomes des secteurs de l’éducation et de la santé ont été enregistrés dans les wilayas de l’Est.

Dans la wilaya de Constantine, la direction de l’éducation a estimé à 41,38 % le taux de suivi que le représentant de l’intersyndical Hichem El Mechnek a évalué à 80 %.

A Annaba, 35,16 % de taux de suivi a été enregistré dans les trois paliers de l’enseignement alors que SNTEF a estimé à 60 % dans le primaire, 75 % dans le moyen et 85 % dans le secondaire.

Dans la capitale des Aurès, le taux de suivi a été de 31,33 %, selon le chargé de communication à la direction de l’éducation, de 74%, selon le représentant du SNTEF, et de 85,45 % selon le représentant CNAPEST.

Un faible taux de suivi estimé à 13,64 % et 1,93 % dans les corps communs a marqué la réponse à la grève dans la wilaya de Sétif, selon le chargé de communication à la direction de l’éducation. Le coordinateur local du CNAPEST a estimé ce taux à 40 % dans le primaire, 55 % dans le moyen et 70 % dans le secondaire.

Des taux divergents ont été annoncés par les directions de l’éducation et les syndicats dans les autres wilayas de l’Est.

Le secteur de la santé a bougé

Pour le secteur de la santé, des responsables de la direction de la santé de Constantine ont évalué le taux de suivi de la grève de 5,4 % dans le corps des paramédicaux et de 3,98 % dans celui des médecins spécialistes.

Le taux a été estimé à 7 % sur 4.700 travailleurs dans la wilaya de Batna et représente 46 % des travailleurs affiliés aux syndicats ayant appelé à la grève, a indiqué le directeur de la santé.

Dans la wilaya de Khenchela, un taux très faible de suivi estimé à 1,01 % a été enregistré de même que dans la wilaya d’Annaba où ce taux n’a pas dépassé 1 %.

A Biskra, Skikda, Bordj Bou Arreridj, Guelma et El Tarf, l’appel à la grève n’a eu aucun écho.

L’intersyndicale regroupant 13 syndicats des secteurs de l'éducation, de la santé et de l'administration publique avait appelé à une grève les 17 et 18 octobre pour revendiquer l'annulation du projet de loi relatif à la retraite et leur association dans l’élaboration du nouveau code du travail. 

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