«Même si la situation est actuellement calme, hormis en Mauritanie où il y’a une résurgence acridienne majeure, le criquet constitue toujours une menace pour notre région», a averti, ce matin, Mohamed Lamine Hamouni, secrétaire exécutif de la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale, Afrique de l'Ouest et le Sahel.
Les chiffres annoncés par M. Hamouni sur les ondes de Chaine 3, renseignent sur l’amplification de ce fléau. «Depuis ces 10 dernières années et à cause du changement climatique et de la sécheresse, nous assistons à une résurgence quasi annuelle, alors qu’avant, elle ne se produisait qu'une fois par 3 ou 4 ans», a-t-il souligné.
Si la Mauritanie constitue «la plaque tournante» des criquets pèlerins, aucun pays n’est épargné par cette menace, insiste l’invité de la Chaine 3 qui appelé, dans ce sens, au renforcement de la lutte préventive pour «éviter la reproduction d’un scénario comme celui de 2003 et 2005, quand l’invasion avait causé la perte de 60 à 100% de la production agricole et 60 à 80% des surfaces de pâturage au niveau des 4 pays les plus touchés».
Selon M. Hamouni la lutte préventive est non seulement plus efficace, mais coûte beaucoup moins chere que la lutte contre les invasions. pour étayer ses propos il affirme que les 570 millions de dollars dépensés pour contenir l’invasion de 2003 représentent un budget nécessaire pour 170 ans de lutte préventive. En plus de cet argument financier, l’orateur explique que l’usage d’énorme quantité de pesticides dans la lutter antiacridienne participe à la détérioration de notre écosystème déjà très fragile.
Saluant les recommandations de la Réunion d’Alger, où il a été décidé la mise en place d’«un fonds régional de gestion du risque acridien» de 6 millions de dollars, l’invité de la Chaine 3 a insisté sur la concrétisation du projet de création d’une «force d’intervention spéciale» afin de veiller à l’éradication des foyers de grégarisation.