Le dirigeant d'un important groupe économique sous contrôle des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite iranienne, a qualifié mercredi de "honte" le fait qu'un secteur comme le pétrole puisse dépendre d'entreprises étrangères, selon l'agence de presse Tasnim.
"C'est une honte pour la République islamique que ses jeunes talents et les capacités acquises pendant 37 ans de révolution dépendent de filiales étrangères" et que ces dernières soient "à la tête de consortiums" prenant le contrôle de secteurs économiques essentiels, a déclaré le général de brigade Ebadollah Abdollahi.
Il dirige "la base Khatam-ol-Anbia", un groupe sous contrôle des Gardiens de la révolution et présent dans la plupart des secteurs de l'économie iranienne.
Son groupe "est prêt à être présent dans les projets pétroliers d'extraction et peut utiliser tout son potentiel" à cet effet, a-t-il ajouté lors d'une conférence à Téhéran sur l'économie islamique.
M. Abdollahi a toutefois affirmé qu'il ne s'opposait pas "à la venue d'étrangers" avec qui "on peut avoir une certaine coopération", selon l'agence Tasnim, proche des Gardiens de la révolution.
Dimanche, le ministre iranien du pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, avait annoncé que les entreprises iraniennes pourraient finalement déposer des offres pour développer l'important champ pétrolier d'Azadegan-Sud (ouest) qui intéresse aussi de grands groupes étrangers.
Outre "la base Khatam-ol-Anbia", un autre conglomérat économique d'Etat, la "Direction pour l'exécution de l'ordre de l'imam Khomeiny", est intéressé par l'exploitation de ce champ qui aura à terme une capacité de production de 600.000 barils de pétrole par jour.
Comme d'autres fondations et sociétés créées après la révolution islamique de 1979, ce dernier dépend directement du guide suprême, Ali Khamenei.
Selon un haut dirigeant de la Compagnie nationale iranienne du pétrole (NIOC), le ministère du Pétrole souhaitait initialement attribuer le développement des grands champs pétroliers et gaziers à des consortiums étrangers, avec des partenaires iraniens. APS