La romancière algérienne Ahlem Mosteghanemi, nommée vendredi soir «Artiste de l’Unesco pour la paix», a affirmé que l’éducation des enfants victimes des guerres, de la pauvreté et de l’injustice est sa «plus grande cause».
«L’éducation des enfants victimes des guerres, de la pauvreté et de l’injustice est ma plus grande cause. Je lui consacrerai tous mes efforts et les années qui me restent à vivre», a-t-elle annoncé dans son intervention au siège de l’Unesco à Paris au cours de la cérémonie organisée pour sa nomination.
Elle a estimé que cette cause est «la matrice» des projets de sauvetage de l’avenir, «celui des individus au même titre que celui des nations». «Si nous n’agissons pas pour changer et améliorer le sort de ces enfants, qui n’ont jamais de jouets, mais qui étaient des jouets aux mains des grands, le monde de demain deviendra, entre leurs mains, un jouet explosif», a-t-elle averti, soulignant que sa mission «égale en importance (ses) écrits».
«Que nous est-il le plus urgent à sauver en premier lieu : la paix , la sécurité,la coexistence, la tolérance, la liberté», s’est-elle interrogée, préconisant que le monde «devrait se mettre d’accord sur la signification de ces mots dont les sens diffèrent selon les drames des peuples et les intérêts des Etats».
Dans ce contexte, il a fait observer que depuis deux décennies, sous le couvert de la lutte contre le terrorisme, «certains dilapident des milliards dans des guerres qui n’apportent à l’humanité que de l’obscurantisme, de la pauvreté et de l’ignorance, autrement dit plus de terrorisme», relevant que partout dans le monde, «continuent de s’allumer des incendies, dont plus d’un ne s’éteindra qu’au prix le plus fort».
Par ailleurs, elle a considéré que la faim, la misère et la terreur «ont redessiné les cartes du monde et elles vont bientôt taper aux portes de tous».
Dans ce contexte de guerres et de conflits, l’Artiste de l’Unesco pour la paix a attiré l’attention que dans le monde, «500 millions d’enfants vivent dans des pays et des régions touchés par des conflits armés», estimant qu’il est plus probable que le tiers de ces enfants «deviendront des orphelins ou des délinquants, privés de scolarité et livrés à la loi de la rue».
Ce qui l’a incité à affirmer que les fondements de l’humanité sont «menacés aujourd’hui par cette réalité, à laquelle seules s’opposent l’éducation et une prise en charge de ces milliers d’enfants», soutenant que l’ignorance, «cette conséquence de la défiguration et de l’anéantissement de l’âme humaine», a coûté «beaucoup plus» que les destructions engendrées par la guerre.
Considérant que la paix «n’est plus seulement un choix mais une nécessité absolue pour la survie de l’espèce humaine, Ahlem Mosteghanemi a indiqué que le monde a besoin d’une «doctrine mondiale de la paix et de l’acceptation d’autrui».