La première ministre britannique, Theresa May, envisage de relancer le projet de son prédécesseur, David Cameron, sur la limitation des prestations sociales aux migrants de l’Union européenne(UE), ont rapporté lundi les médias britanniques, citant des sources gouvernementales.
Dans son plan de sortie britannique de l’UE (brexit), Mme May prévoit de mettre fin aux prestations sociales, tels que les crédits d’impôt et les avantages d’emploi, aux nouveaux immigrants de l’UE, dans l’objectif de décourager le flux migratoire vers le pays.
Le projet figurait dans les propositions de David Cameron lorsqu’il clamait, en 2015, une révision de l’accord unissant le Royaume Uni à l’UE, avant que le vote lors du référendum du 23 juin dernier en faveur du brexit n’ait fait échouer ses plans, le poussant à la démission de son poste.
L’idée de mettre les ressortissants de l’UE au même pied d’égalité que les immigrants en provenance de l'extérieur du continent pour réduire les dépenses publiques et freiner par la même, l’immigration, semblait avoir été abandonnée depuis le référendum, et plus personne n’en parlait.
Selon les chiffres officiels, le Royaume-Uni connu pour la flexibilité de son marché de l'emploi, compte plus de deux millions d’immigrants européens, dont au moins 300.000 bénéficient d’avantages sociaux liés à l’emploi, les soins et l’éducation.
Les chiffres du gouvernement avancent que les contribuables britanniques ont payé, en 2013/2014 seulement, 886 millions de livres pour les migrants de l’UE sans emploi, et 814 millions de livres pour les migrants de l’UE ayant un emploi.
Mme May avait déjà annoncé qu’il y aurait des changements lorsqu’elle avait abordé la question de l’immigration dans un discours en octobre dernier, sans donner plus de détails. Ses plans pour le brexit n’ont pas encore été dévoilés dans tous les aspects des relations de Londres avec l’UE.
Elle avait parlé de "rêves de Britanniques sacrifiés au service des autres", affirmant que "le changement doit venir".
La première ministre avait néanmoins affirmé, lors de ses rencontres avec ses homologues européens que les ressortissants de l’UE au Royaume-Uni seront traités au même titre que le traitement qui sera réservé par les pays membre du bloc aux ressortissants britanniques.
Par la décision de mettre fin aux avantages sociaux aux ressortissants de l’UE, le Royaume-Uni veut avoir le contrôle de ses frontières, un des arguments des partisans du brexit, certains ont même demandé que la question soit traitée en priorité lors des négociations entre Londres et Bruxelles.
Il est souligné que cette immigration de l’UE a profité à une classe sociale qui a pu employer une main d’£uvre au moindre frais, et a par contre, mis beaucoup de pression sur les services de l’Etat, notamment en logements sociaux.
Les partisans de ce choix demandent également de limiter la liberté du mouvement des ressortissants européens vers le Royaume-Uni, ce qui va inévitablement
conduire à la sortie britannique du marché unique européen, car les partenaires de Londres posent cette liberté comme une condition à son maintien à ce marché.
La question sécuritaire se pose également lors des débats autour de la question de la liberté de circulation des ressortissants européens vers le Royaume-Uni.
Des partisans du brexit estiment que le gouvernement ne devrait pas attendre le déclenchement de l’article 50 du traité de Lisbonne qui marquera le début des négociations sur le brexit, prévu pour la fin mars, pour trancher sur la question, sans négociations et sans compromis.
Cité par le Sunday Times, le ministre du brexit du gouvernement parallèle (Shadow government), le travailliste Keir Starmer, demande une "refonte fondamentale des règles de l’immigration".
Une étude de l’université, University College London, avait pourtant estimé que les migrants de l’UE paient plus d’impôts qu’ils ne bénéficient des prestations de l'Etat, contribuant avec 2 milliards de livres chaque année à l'économie britannique.
La même étude a affirmé que les 60% des nouveaux migrants en provenance d'Europe occidentale et méridionale, sont des diplômés universitaires. APS