La première ministre britannique, Theresa May, a confirmé mardi le choix du Royaum-Uni pour un retrait total de l’Union Européenne et son désir de conclure un accord «audacieux et ambitieux» pour consolider le partenariat européen, notamment dans la lutte contre le terrorisme et dans les affaires étrangères.
Dans un discours annoncé depuis plusieurs jours, Mme May qui a défini ses priorités pour les négociations relatives au Brexit, a précisé que son pays ne cherchait pas à rester «moitié dehors, moitié dedans», (de l’UE), et que Londres ne sera plus membre du marché unique européen après son retrait du bloc.
Elle a toutefois plaidé pour «une mise en oeuvre par étapes» d’un accord avec l’Union, pour «éviter un changement trop brutal et déstabilisant», insistant que son pays quittait l’UE et non pas l’Europe.
La première ministre a également exprimé son ambition de préserver une relation privilégiée avec ses partenaires européens, en dehors de la politique commerciale commune de l’UE, afin de pouvoir conclure des accords bilatéraux avec les membres de l’Union et d’autres pays.
L’ambition du gouvernement britannique de quitter l’UE tout en préservant ses privilèges commerciaux a déjà suscité des critiques des membres de l’UE.
En juin dernier, 51,9 britanniques avaient voté pour le retrait de leur pays de l’UE.
L’Option pour un Brexit « dur» avait été évoquée depuis plusieurs jours déjà, par la classe politique et les médias. Les partisans du Brexit ont applaudi une reprise du contrôle sur le pays, ceux qui appréhendent les retombées économiques négatives ont proposé un accord de transition.
Mme May a relevé dans son discours, que par sa décision de quitter l’UE, Londres va « pouvoir contrôler le nombre de personnes qui entrent au Royaume uni », ce qui signifie que c’est la fin de la libre circulation des ressortissants européens vers le pays.
Depuis la prise de ses fonctions en juillet 2016, Mme May a été claire sur cette question, réitérant à chaque fois que la reprise du contrôle des frontières britanniques était à la tête des arguments des partisans du Brexit et qu’elle avait bien l’intention de respecter ce choix.
Depuis le vote en faveur du Brexit, les partenaires européens de Londres avaient prévenu que l’accès au marché unique était conditionné par la libre circulation des personnes. Le refus catégorique de cette condition présageait un Brexit dur, qui implique un retrait du marché européen.
Par ailleurs, la Première ministre britannique a affirmé qu’il était dans « l'intérêt national du Royaume-Uni» que l'Union européenne « réussisse», ajoutant qu’elle souhaitait que son pays « sorte de cette période de changement plus fort, plus juste et plus uni que jamais auparavant".
Elle a relevé par ailleurs, que les résultats des négociations avec l’UE seront soumis au parlement, ce qui répond à une revendication des députés qui demandent également d’avoir leur mot à dire sur le déclenchement de l’article 50 du traité de Lisbonne qui marquera le début officiel des négociations.
May a déjà annoncé la date de fin mars pour déclencher l’article en question.
Avant la fin des négociations et la conclusion d’un accord entre le Royaume Uni et l’UE, Londres demeure un membre à part entière du bloc. Elle n’a toutefois pas la possibilité de négocier des accords bilatéraux avec d’autres pays avant son retrait complet du bloc. APS