Le procès en appel des prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik se poursuivait mercredi à Salé (Rabat), au moment où une campagne de soutien et de solidarité internationale est menée en faveur des détenus injustement condamnés par un tribunal militaire marocain.
La Chambre criminelle près l'annexe de la Cour d'appel à Salé a repris, lundi, 8 mai, l'examen du procès de 24 prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdim Izik après trois reports.
La cour examine, lors de cette treizième audience, les rapports de la commission médicale chargée de lÆexpertise médicale pratiquée sur les détenus. Les rapports médicaux concernent 16 prisonniers, 5 autres ayant refusé de se soumettre à cette expertise. Ces derniers, en effet, ont rejeté le fait d'en charger une commission marocaine, estimant que cela est contraire au protocole d'Istanbul qui stipule qu'un acte de ce genre (expertise), doit être impartial.
Après avoir interrogé les détenus lors des audiences précédentes, la Cour auditionnera les témoins, auxquels la justice marocaine a eu recours, dont des officiers ayant rédigé les procès verbaux de l'audition des détenus politique ainsi que d'autres personnes ayant assisté à l'opération des services de sécurité marocains lors du démantèlement du camp de Gdeim Izik en novembre 2010. Après 27 mois de détention préventive, les 24 militants sahraouis avaient été condamnés par un tribunal militaire à de lourdes peines d'emprisonnement.
Détenus depuis, les prisonniers de Gdeim Izik exigeaient, quant à eux, la poursuite et le jugement "des geôliers et des responsables des enlèvements, des détentions arbitraires, ainsi que les responsables de toutes les formes de tortures physiques et psychologiques dans des postes de police et de gendarmerie d'El Aâyoun occupée, dans la prison locale Salé 2 et Salé 1 ainsi que dans la prison locale Aarjat".
Le 27 juillet 2016, la Cour de cassation marocaine avait annulé, sous la pression d'organisations internationales de défense de droits de l'homme et de juristes militants, la condamnation injuste prononcée par un tribunal militaire à l'encontre de ces militants sahraouis.
Le procès a repris le 26 décembre 2016 devant une juridiction civile, à raison de 30 auditions par jour, sur fond de soutien et de solidarité internationale avec les prisonniers politiques injustement condamnés par un tribunal militaire.
Elan de solidarité avec les détenus, responsables marocains condamnés
Dans un élan de solidarité, la communauté sahraouie en France, a appelé depuis Paris à la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis en particulier le groupe Gdim Zik. En Espagne, une action de solidarité a été également observée par des Sahraouis établis dans la ville de Muricia. Les commissions des travailleurs de la même ville ont réitéré son soutien au groupe Gdim Ezik.
Des appels sont également lancés pour juger les responsables marocains des "détentions arbitraires".
Des organisations internationales, les détenus ainsi que les familles des prisonniers continuent de demander l'application du droit international dans ce dossier, puisqu'il s'agit de détenus politiques liés à la question sahraouie, qui est gérée par les Nations unies.
Pendant cela, les autorités marocaines continuent de verser dans la répression. Mardi, au deuxième jour du procès, des défenseurs des droits de l'homme, journalistes, et militants de la cause sahraouie, ainsi que des familles des détenus ont été empêchés de s'approcher du siège de la cour où se déroulait le procès pour assister au procès, ce qui est de l'avis des observateurs, "une action ségrégationniste illégale".
Selon des médias sahraouis, les autorités marocaines sont allées jusqu'à la mobilisation de repris de justice ayant des antécédents avec la justice pour terroriser les populations solidaires avec les détenus. Munis de hauts parleurs, ces mercenaires ont proféré des menaces à l'encontre des Sahraouis en vue de les contraindre de cesser leurs actions de solidarité pacifique avec les détenus à proximité de la Cour ou se tient le procès, a-t-on rapporté. APS