Particulièrement appréciées par les téléspectateurs durant les périodes de Ramadhan, les émissions de « Caméra cachée » présentées par des chaines privées en arrivent, parfois, à soulever leur indignation, en raison de l’absence de respect affiché à l’endroit des personnes qui s’y trouvent « piégées »
Le dernier a en avoir fait les frais, le célèbre romancier Rachid Boudjedra, qui s’y est trouvé scandaleusement malmené, a entrainé des réactions scandalisées parmi des Algériens ainsi que l’organisation d’un sit-in de protestation devant le siège de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV).
La chaine 3 de la Radio Algérienne consacrant, dimanche, un reportage à ce sujet, compare les scènes présentées dans certaines de ces émissions, « manquant de professionnalisme », à une « incitation à la violence » un constat, observe son auteur, dénoncé autant par des téléspectateurs que des professionnels du domaine artistique.
Approché, le comédien Abderrahmane Zouaoui pointe du doigt les pratiques « douteuses » de certaines de ces productions dont il relève qu’elles cultivent une violence gratuite, sans s’inquiéter de savoir si par leurs agissements elles ne sont susceptibles de provoquer des torts physiques aux personnes ciblées.
L’animateur et comédien, Mohamed Bounoughas, estime que la violence est utilisées à dessein par les producteurs de ces émissions contestables, à des fins d'en faciliter la vente.
Productrice d’une émission de « Caméra cachée », Rym Ghazali confie que la provocation y fait « partie du jeu », à la seule condition, poursuit-elle de savoir garder ses limites. « On ne s’attaque pas à la personne visée, il s’agit juste de la provoquer, et c’est là le but d’une « caméra cachée », se défend-elle.
Khaled Lalaoui, professeur à l’Ecole supérieure de journalisme et des sciences de l’information observe, pour sa part, que l’Autorité de régulation de l’audiovisuel se doit d’intervenir pour interdire la diffusion de certaines de ces émissions.
L’auteur du reportage, Chakib Benzaoui, considère quant à lui, que des chaines de télévision offrent aux personnes qui les visionnent des programmes de « bas étage », incompatibles, dit-il, avec la vocation de ces types d’émission.