L'organisme britannique chargé de surveiller les comptes du pays a estimé jeudi que la facture du Brexit, qui fait l'objet de passes d'armes entre Londres et Bruxelles, ne devrait pas avoir d'impact majeur sur les finances.
"Beaucoup d'attention se focalise sur la +facture du divorce+ mais même si certains chiffres évoqués sont très importants, un coût unique de ce type ne poserait pas de menace importante à l'équilibre budgétaire" du Royaume-Uni, a estimé l'Office de responsabilité budgétaire (OBR), organe public semi-indépendant chargé d'éclairer les autorités sur le budget de l'Etat.
Aucun chiffre officiel concernant le règlement financier des engagements de Londres envers l'Union européenne n'a été publié mais Bruxelles l'évalue officieusement entre 60 et 100 milliards d'euros.
Quel que soit le montant final payé, l'OBR a souligné qu'il ne pèserait pas grand chose dans les grands équilibres budgétaires à moyen et long terme.
"Plus importantes seront les implications pour la croissance à long terme des accords, quels qu'ils soient, conclus avec l'UE et d'autres partenaires commerciaux", a jugé l'organisme.
Il a souligné que si la progression de la croissance et des revenus fiscaux ralentissaient ne serait-ce que de 0,1 point de pourcentage par an lors des 50 prochaines années, le ratio d'endettement par rapport au PIB serait supérieur de 50 points de pourcentage à ce qu'il aurait été sinon.
Evoquant la discussion sur le règlement financier du Brexit, le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a jugé mardi que les sommes évoquées par les responsables européens étaient "exorbitantes" et qu'ils pourraient "toujours courir".
Le négociateur européen pour le Brexit, Michel Barnier, lui a répondu mercredi que le temps était compté pour régler ce contentieux. "Cette question est majeure pour créer les bases dont nous avons besoin pour commencer la discussion sur la future relation" entre Bruxelles et le Royaume-Uni, a souligné le Français.
En vertu d'un calendrier mis sur la table par l'UE et finalement accepté par Londres, les deux parties doivent s'entendre d'abord sur cet accord financier, sur les droits des citoyens expatriés et sur la frontière irlandaise, avant de pouvoir discuter des autres sujets.
Le gouvernement britannique voudrait rapidement commencer à discuter d'un accord de libre-échange entre l'UE et le Royaume-Uni, qui doit quitter l'Union européenne à la fin mars 2019. APS